Placé en quarantaine, N’Djamena s'isole du reste du pays
8 mai 2020
La quarantaine a débuté pour N'Djamena ce vendredi 8 mai. Seuls les véhicules transportant des marchandises et denrées alimentaires sont autorisés à entrer à partir de 22 heures.
Le Tchad, qui avait signalé son premier cas de Covid-19 le 19 mars dernier, vient d’annoncer cette semaine 132 nouveaux cas, portant à 253 le nombre officiel des cas positifs au Tchad.
Le pays dénombre 27 décès et 50 malades guéris à N’Djamena. Ces chiffres justifient, selon les autorités, l’isolement de la capitale.
Madame Sylvie, enseignante, pense que cette mesure illustre l’aggravation de la pandémie :
"Cette mesure prouve que la situation est en train de se dégrader. En une semaine seulement nous avons enregistré presque 100 cas de contamination au Covid-19. Pire, sur environ 200 patients hospitalisés, 27 sont morts, ce qui veut dire que la situation empire. Voyez au Sénégal par exemple : sur un millier de personnes testées positives au coronavirus, il y a eu douze décès."
Décision tardive
De nombreux Tchadiens pensent que les autorités sanitaires ne contrôlent plus la situation. C’est pourquoi, certains demandent au gouvernement de faire appel à l’aide de l’étranger. C'est le cas d'Amane Naré, étudiant :
"Je pense que la mise en quarantaine de la ville de N’Djamena ne va rien résoudre. La maladie est partout dans le pays. La semaine dernière, j’ai appris qu’il y a des suspects qu’on a ramené du nord et qui ont été testés positifs. Hier, un autre cas de décès a été signalé à Sarh, au sud. Il est nécessaire que le gouvernement fasse appel aux Chinois pour nous aider. Et même commander le Covid-Organic de Madagascar. Sinon, à l’allure où vont les choses, nous allons battre le record du nombre de malades en Afrique dans les jours à venir.»
Si les autorités trouvent logique la mise en quarantaine de la ville de N'Djamena afin d'empêcher la propagation de la maladie dans le reste du pays, beaucoup de spécialistes de la santé estiment cette décision a été prise trop tard.
Enfin, la nouvelle de la mise en quarantaine de la ville de N’Djamena a obligé bon nombre des Tchadiens venus des campagnes pour chercher du travail à regagner leurs villages.