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Ouverture du Forum de Davos avec Angela Merkel en vedette

Audrey Parmentier25 janvier 2006

Ouverture du forum économique de Davos, dans l’est de la Suisse. Le rendez-vous des représentants de l’élite économique et politique mondiale a donné cette année la vedette à la chancelière allemande Angela Merkel, qui a prononcé le discours inaugural. L’occasion de se pencher sur la situation économique en Allemagne. Alors que tous les signaux sont au vert, Daymler Chrysler a annoncé 6000 suppressions d’emplois.

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Image : AP

Ce matin, Berlin a remis son rapport annuel sur sa politique économique et financière. Un rapport qui fixe le pronostic de croissance 2006 à 1,4% du PIB, le produit intérieur brut, alors que la prévision officielle était jusqu’à présent de 1,2%. Par ailleurs, le gouvernement de coalition prévoit une diminution du nombre de demandeurs d’emploi de 270 000, pour atteindre tout juste les 4 millions 600 000.
Quant à l'indice Ifo du climat des affaires en Allemagne, il passe à 99,8 en janvier, contre 99,6 en décembre, une progression certes modeste mais qui marque un nouveau plus haut en cinq ans et confirme l'amélioration des conditions d'activité dans la première puissance économique de la zone euro.
Autrement dit : les signaux conjoncturels sont au vert, et c’est le moment que choisit Daymler Chrysler pour annoncer 6000 suppressions d’emplois administratifs d’ici trois ans. Voici l’analyse d’Heiner Flassbeck, qui dirige la division mondialisation et stratégies de développement à la CNUCED, la Conférence de l'Onu pour le commerce et le développement :

« En Allemagne, la situation est encore mitigée. D’un côté, on a le secteur des exportations qui marche très bien aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Europe, et de l’autre la conjoncture intérieure qui demeure très faible : les revenus des salariés n’ont plus augmenté depuis 10 ans, ce qui se traduit par une demande intérieure très faible, et ce qui oblige les entreprises les plus importantes telles que Daymler Chrysler à supprimer des emplois. »

C’est Angela Merkel qui a eu l’honneur d’inaugurer le forum de Davos, en présentant le programme économique de son gouvernement. Un programme qui selon Heiner Flassbeck ne va pas dans le bon sens :

« On devrait se réjouir du fait qu’il y ait une amélioration de la conjoncture grâce aux exportations, à la compétitivité des entreprises allemandes. Mais l’Allemagne a aussi besoin d’une meilleure demande intérieure car on ne sait pas combien de temps le cours de l’euro va continuer d’être aussi bas. Or si Angela Merkel veut améliorer cette demande intérieure, il ne faut surtout pas qu’elle relève le taux de la TVA de 3% car cette mesure aura exactement l’effet inverse ! »

Autres thèmes du forum de Davos : la montée en puissance de la Chine et de l’Inde. La Chine qui, selon ses propres statistiques, a enregistré une croissance de près de 10% en 2005. S’il se révèle juste, ce chiffre devrait hisser le pays à la quatrième place des économies mondiales devant la Grande-Bretagne et la France.