Obama s'attèle à la fermeture de Guantanamo
22 janvier 2009Obama suspend les procès de Guantanamo, titre die Welt, qui approuve l'objectif du nouveau président américain de fermer la base militaire. Le centre de détention de Cuba ne suscite pas seulement l'indignation à l'étranger : même la Cour suprême des Etats-Unis a jugé anticonstitutionnelle l'internement illimité des « combattants ennemis ». Pour se distancer de la politique de George W. Bush, Barack Obama a besoin de ce grand symbole que représente la fermeture du camp, où sont encore détenues environ 250 personnes. Beaucoup d'entre elles sont visiblement innocentes. Le Pentagone a reconnu qu'on y a pratiqué la torture. Mais ce qui s'impose de longue date d'un point de vue moral risque de rencontrer des problèmes sur le plan juridique et sera une véritable épreuve politique pour Barack Obama.
L'une des questions qui se pose, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, est de savoir où doivent être envoyés les prisonniers qui vont être libérés – il y en a pour l'instant une soixantaine. Jusqu'à présent, aucun Etat n'est prêt à les accueillir, même si le ministre allemand des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, serait lui prêt à le faire. Pour quelle raison ? se demande le journal. Cherche-t-il à se faire bien voir de Barack Obama ? Pour la FAZ, la chose est simple : si les personnes libérées représentent un danger, alors elles n'ont rien à faire en Allemagne. Et si elles sont innocentes, elles n'ont qu'à rester aux Etats-Unis.
Une rhétorique contre laquelle s'insurge la Tageszeitung. Il est frustrant de voir la réaction des conservateurs allemands quand il s'agit d'un éventuel accueil des ex-prisonniers de Guantanamo, écrit le quotidien. Au lieu de montrer qu'ils sont prêts à coopérer en vue d'une solution rapide comme le font le chef de la diplomatie et l'opposition, le ministre fédéral de l'intérieur Wolfgang Schäuble et son homologue bavarois Joachim Herrmann renvoient les Etats-Unis à leur responsabilité, et estiment que le pays doit se débrouiller tout seul avec son problème. Si les futures relations transatlantiques sont marquées d'une telle étroitesse d'esprit, alors il sera difficile d'établir une nouvelle relation de confiance avec Washington.