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Nouvelles grognes en Tunisie

Fréjus Quenum21 janvier 2016

Le ton a été donné par la mort samedi par électrocution, d'un jeune diplômé sans emploi. Depuis, des protestations ont lieu chaque jour pour protester contre les problèmes de chômage et de manque d'infrastructures.

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Les manifestations de Kasserine commencent à faire tache d'huile
Les manifestations de Kasserine commencent à faire tache d'huileImage : Reuters/A. Ben Aziza

Ridha Yahyaoui, 28 ans, s'est fait électrocuter après être monté sur un poteau. Il protestait avec d'autres jeunes contre son retrait d'une liste d'embauches dans la fonction publique. Les problèmes de chômage concernent tout le pays avec une économie au ralenti. Mais, comme en 2010, c'est dans le centre de la Tunisie que les troubles ont commencé et font tache d'huile.

En 2011, les troubles en Tunisie étaient partis des mêmes problèmes de chômage
En 2011, les troubles en Tunisie étaient partis des mêmes problèmes de chômageImage : Reuters/Z. Souissi

Pas d'avancée depuis 2011

Nous avons joint Alima Moulahi à Kasserine; elle raconte la déception des gens là-bas. Elle est membre de l'ONG "Citoyenneté pour la défense de la femme sans emploi" :

«Le chômage, la pauvreté. En plus, il y a la corruption. Rien n'a changé ! L'administration, c'est la même qu'avant. Ce sont les mêmes gens qui dirigent Kasserine. Avant la révolution et maintenant ce sont les mêmes. Et ils utilisent les mêmes moyens.»

A Davos où il participe au forum économique mondial, le Premier Ministre Habib Essid a laissé entendre que les problèmes accumulés depuis des années ne pouvaient pas être résolus en peu de temps. Un message qui fait réagir Alima Moulahi : «On n'a pas d'espoir. Ils n'ont rien fait pour que nous disions dans cinq ans ça va changer. Rien n'a changé !»

Bien qu'étant membre du comité national du parti au pouvoir, Nidaa Tounes, Tarek Chaabouni pointe une inefficacité du gouvernement en place :

Beji Caid Essebsi, le président de la Tunisie est confronté à des défections au sein de son parti Nidaa Tounes
Beji Caid Essebsi, le président de la Tunisie est confronté à des défections au sein de son parti Nidaa TounesImage : AFP/Getty Images/F. Belaid

Le gouvernement interpelé

«Kasserine est le gouvernorat le plus défavorisé de Tunisie. Et il n'y a pas eu d'action, pour remplir la période entre le moment où les grandes infrastructures seront réalisées et les aspirations immédiates des gens. La responsabilité première retombe sur le gouvernement. Mais il n'est pas pour le moment menacé. Surtout les gens se retiennent beaucoup pace qu'il y a la crainte du terrorisme donc les gens n'ont pas envie d'aller à l'aventure.»

Aux dernières nouvelles le gouvernement a annoncé la création de cinq mille emplois à Kasserine. Une information qui pour l'instant ne semble pas arrêter les protestations. Tarek Chaabouni évoquait la peur du terrorisme. Une crainte très concrète pour les populations puisque l'armée tunisienne mène des opérations contre al-Qaida dans les monts Chaambi, non loin de Kasserine, depuis plusieurs années maintenant.

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