Nouvelle mutinerie à Ouagadougou
28 avril 2011Les policiers dénoncent le rattachement de leur ministère à celui de l’administration territoriale. Par ailleurs, ils exigent l’application de leur nouveau statut voté en début d’année.
Les précisions avec notre correspondant à Ouagadougou, Yaya Boudani.
La compagnie républicaine de sécurité en colère
C’est aux environs de 22 h dans la nuit du mercredi que les tirs ont commencé dans le camp de la compagnie républicaine de securité. Ils se sont répandus dans tous les quartiers. Le mouvement a touché le commissariat central de police où les tirs ont continué jusqu’à 10h ce jeudi matin.
Les policiers demandent l’application du nouveau statut de la police voté en début d’année par l’Assemblée nationale
Nouveau statut pour les policiers
Ce statut particulier vise à mettre à la disposition de la police nationale non seulement les instruments juridiques, mais aussi les conditions matérielles et morales nécessaires pour accroître ses capacités opérationnelles en conformité avec la légalité républicaine.
Ils sont également mécontents du rattachement du ministère de la sécurité à celui à de l’administration territoriale par le nouveau premier ministre.
A la compagnie républicaine de sécurité d’où la mutinerie est partie, on exige le départ pur et simple du commandant.
Des policiers qui veulent être payés
Enfin les policiers réclament leur part des services payés. Certaines institutions ou services telles que les banques, hôtels ou salles de jeu font appel à la police pour assurer la sécurité de leur site. En contre-partie, ces services verseraient de l’argent à la police pour le travail accompli. Et les policiers réclament leur part de ce butin.
La compagnie républicaine de sécurité est connue pour sa lutte contre le grand banditisme et le maintien de l’ordre. C’est cette compagnie qui a subi d’importants dégâts en 2006 lors des affrontements qui ont opposé militaires et policiers.
Une liste de revendications qui vient s’ajouter à celle des soldats. Ce qui ne rend pas les choses faciles pour le Président du Faso qui a instauré depuis son discours du 30 mars dernier un dialogue direct avec les forces de défense et de sécurité. Mais cela n’a jusque-là pas permis de faire baisser la tension dans les casernes. Une rencontre est d’ailleurs prévue à ce sujet vendredi entre le président du Faso, ministre de la défense et les soldats mécontents.
Alors que le tout nouveau premier ministre multiplie les rencontres depuis sa prise de fonction, le plus urgent pour cette nouvelle équipe gouvernementale est de désamorcer cette crise sociale.
Auteur : Yaya Boudani
Edition : Kossivi Tiassou