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CatastrophePapouasie-Nouvelle-Guinée

Glissement de terrain meutrier en Papouasie-Nouvelle-Guinée

Konstanze Fischer | Avec agences
27 mai 2024

Le dernier bilan fait état de plus de 2.000 personnes ensevelies sous des amas de boue et de roches dans la province d'Enga, dans le centre du pays.

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Habitants transportant des sacs après le glissement de terrain dans la province d'Enga
Située au nord de l'Australie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée a l'un des climats les plus humides au monde et est régulièrement frappée par de fortes pluiesImage : Andrew Ruing/REUTERS

C'est la désolation. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, après le glissement de terrain dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24, à l'aide de bêches, de fourches ou à mains nues, les habitants des villages voisins de Yambali tentent de déterrer les corps de leurs proches, enfouis sous des amas des monceaux de boue. 

Evit Kambu, une habitante, a perdu une grande partie de sa famille dans ce glissement de terrain dans la région des Hautes-Terres : "Dix-huit membres de ma famille sont enterrés sous les débris et la terre ici-même. Et à ceux-là vont sans-doute s'ajouter à bien d'autres proches, dans le village, je ne peux pas les compter pour le moment. Je suis la propriétaire de ce terrain et je remercie tous ceux qui sont venus nous aider. Mais je ne peux pas récupérer les corps. Alors je reste là, impuissante".

Destructions importantes

C'est l'effondrement d'un pan du mont Mungalo qui a conduit au drame. Survenu en pleine nuit, les habitants de la région ont été surpris dans leur sommeil. Selon le Centre national de gestion des catastrophes, "le glissement de terrain a enterré vivantes plus de 2.000 personnes". Il a aussi causé "d'importantes destructions de bâtiments, de jardins vivriers et a eu un impact majeur sur l'économie du pays".

Une maison entourée de débris après le glissement de terrain dans la province d'Enga
D'après les scientifiques, la variation des régimes pluviométriques en raison du changement climatique augmente le risque de glissements de terrain en Papouasie-Nouvelle-GuinéeImage : Emmanuel Eralia/REUTERS

Si les sauveteurs sont à pied d'œuvre pour tenter de retrouver des survivants, les espoirs sont plus que minces dans une région enclavée et difficile d'accès. Serhan Aktoprak, le responsable de l'agence de l'Onu pour les migrations, basée à Port Moresby, la capitale, craint par ailleurs un possible deuxième glissement :

"Il est très difficile de récupérer les corps sous les débris qui pèsent très lourd. Le terrain continue de glisser. Les roches continuent de tomber. La pression exercée par le poids des débris provoque des fissures jusque dans des endroits qui n'ont pas été touchés. Et comme si ça ne suffisait pas, de l'eau coule sous les débris et risque de transformer le sol en toboggan."

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Secours entravés

Selon le responsable de l'Onu, des violences tribales, sans rapport avec le glissement de terrain, compliquent par ailleurs encore un peu plus les opérations de secours.

Les autorités papouan-néo-guinéennes ont demandé l'aide de la communauté internationale. La Chine, les Etats-Unis et la France, ainsi que l'Organisation mondiale de la santé, ont déjà répondu présent.