Niger : la communauté internationale appelle à la retenue
26 février 2021Cinq jours après le second tour de l'élection présidentielle, la tension persiste au Niger. Des échauffourées ont encore éclaté ce jeudi dans la capitale Niamey.
Le domicile de Moussa Kaka, journaliste de la radio partenaire de la DW Sarraounia et correspondant de Radio France internationale (RFI) a aussi été incendié.
Alkache Alhada, ministre nigérien de l’Intérieur, indique que deux personnes ont été tuées et 468 autres arrêtées depuis mardi (23.02).
Appels au calme
Dans une déclaration commune, la Cédéao et l’Onu ont appelé au calme."En dehors des violences, il y a eu aussi des pertes en vies humaines, ce qui est vraiment dommageable pour nos démocraties", insiste Francis Béhanzin, commissaire aux affaires politiques, paix et sécurité de la Cédéao.
"Nous appelons tout le peuple nigérien à la sérénité, au calme, afin que, dans l’apaisement, les problèmes soient résolus", poursuit-il.
Des recours possibles
Mardi, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a proclamé la victoire du candidat du pouvoir Mohamed Bazoum avec 55,7%des voix face à celui de l'opposition Mahamane Ousmane, qui a contesté ces résultats et s'est proclamé vainqueur avec, selon lui, 50,3% des suffrages.
"Les recours sont possibles par les voies légales, la médiation est possible, le dialogue est possible", insiste Raouf Salami, expert des questions électorales en Afrique de l’Ouest. Mais dans la matinale de la DW ce vendredi 26 février, Liman Ali Elhadj Mahamadou, le deuxième vice-président de l'Assemblée nationale, membre du camp qui soutient la candidature de Mahamane Ousmane, a répété les accusations de fraudes.
"C'est à la population de décider si elle continue de manifester pour qu'il y ait justice", a-t-il déclaré.
Dans sa première déclaration après la proclamation des résultats, Mahamane Ousmane avait lui aussi dénoncé des fraudes lors du second tour de cette élection présidentielle.