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Mpox : le Sud-Kivu se prépare à vacciner sa population

Ernest Muhero
27 septembre 2024

L'absence doses de vaccin en nombre suffisant et leur conservation à la bonne température compliquent la campagne de vaccination au Sud-Kivu.

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Un enfant est traité dans un hôpital de campagne
Le mauvais état des routes complique la riposte alors que les vaccins doivent être conservés à -20°CImage : Arlette Bashizi/REUTERS

Selon les responsables de la lutte contre l’épidémie de mpox dans cette province dansl’est de la RDC, la première phase de la campagne qui va débuter début octobre concernera trois zones de santé sur les 32 affectées, en raison du nombre limité de vaccins disponibles.  

Pour l’heure, des réunions de coordination se multiplient entre les experts du ministère provincial de la santé, et des efforts de sensibilisation sont menés pour favoriser l'acceptation du vaccin.  

Avec 7 889 cas suspects dont 1700 confirmés de mpox dans le Sud-Kivu et 43 décès, l'annonce du début de la première phase de la campagne vaccinale, prévue du 2 au 11 octobre, suscite à la fois soulagement et inquiétude au sein de la population.  

Manque de vaccins 

Le nombre de doses de vaccins attendues pour le Sud-Kivu est limité par rapport aux besoins

Selon Justin Bengehya, responsable des opérations de riposte contre la Mpox dans la province, “sur les 34 zones de santé de la province, 32 sont touchées. Cependant, la commande de vaccins a été effectuée alors que seules trois zones de santé étaient des "hotspots" : la zone de santé de Kamituga, celle de Nyangezi et celle d’Uvira. Actuellement, la zone de santé de Miti Murhesa occupe la première place en termes de mortalité et de nombre de cas, ce qui représente un défi majeur. 

Ecoutez le reportage à Bukavu...

Sur le terrain, plusieurs organisations locales sensibilisent la population sur l’importance de la vaccination. C’est le cas de l'Association des Jeunes Amis de la Nature, qui, face à l’augmentation des cas de Mpox, mobilise ses brigades d’assainissement pour sensibiliser à la prévention de la maladie et sauver des vies.  

Réussir à conserver le vaccin dans de bonnes conditions 

Daniel Birindwa, l'un des acteurs de cette campagne, estime que "certains ont déjà adhéré. Mais il y a toujours de la résistance. Par exemple, nous avons détecté des cas de mpox parmi des coiffeurs. Si un coiffeur est infecté, il peut contaminer jusqu’à 50 personnes, qui à leur tour risquent de propager la maladie en rentrant chez elles, créant ainsi une chaîne de transmission".

Cinq jours avant le lancement de la campagne vaccinale, l’absence des moyens de conservation suscite des interrogations.  

Face aux inquiétudes, le médecin Joseph Matundanya, coordinateur du Programme Élargi de Vaccination (PEV) dans le Sud-Kivu, rassure la population et demande de faire confiance aux autorités sanitaires : 

"Je sais que toutes les dispositions sont prises pour que ces vaccins soient déployés. Le transport des vaccins nécessite une expertise particulière. Ce vaccin doit être conservé à des températures très basses, autour de -80°C. Or, nous ne disposons pas d’équipements adaptés pour cette chaîne de froid, ce qui explique qu’une décongélation des vaccins est nécessaire avant utilisation. Ils seront transportés dans des boîtes spéciales, et une fois décongelés, nous aurons un délai maximal de deux mois pour les utiliser"

Les cas de Monkeypox se multiplient en RDC

Les personnes vulnérables sont prioritaires 

Concernant les cibles prioritaires de cette première phase et le type de vaccin à utiliser, Joseph Matundanya précise que "deux vaccins sont prévus : le vaccin MVA et le vaccin LC-16. Pour l’instant, seul le vaccin MVA est disponible, et il est destiné aux adultes. Les personnes les plus exposées et vulnérables sont prioritaires : le personnel soignant, les voyageurs, les travailleurs autour des parcs, ainsi que les contacts des personnes infectées. En fonction de la disponibilité des vaccins, la vaccination des enfants est également envisagée".

Le 25 septembre, l’OMS a remis au gouvernement provincial du Sud-Kivu des kits de diagnostic et des médicaments pour la prise en charge médicale de la mpox dans huit zones de santé.

Ernest Muhero Correspondant