Merkel moins incisive que prévu
22 août 2006Par son mutisme, la chancelière a elle-même nourri les attentes d’un grand retour, remarque la Südddeutsche Zeitung. Angela Merkel ne s’est pas manifesté alors qu’au sein de son parti les luttes intestines allaient bon train. Et ceux qui attendaient qu’elle ponctue sa rentrée d’une intervention musclée en sont pour leur frais. Ce n’est pas son genre. Elle a certes clairement répondu aux critiques internes, poursuit le journal. Mais cela ne suffira pas au rétablissement de la cohésion dans une CDU en pleine divergence.
Angela Merkel a jovialement annoncé le début de la seconde étape de sa politique de réforme, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung, selon laquelle la chancelière n’assoie pas son autorité sur le mode péremptoire, mais plutôt à l’aide d’un discours résolument ouvert à l’argumentaire qui souligne en outre l’apparente force de ses convictions. Et pourtant, conclut la FAZ, il est apparu curieux de voir avec quelle détermination madame Merkel a globalement défendu l’augmentation de la TVA et le fonds d’assurance maladie.
Quant à la Frankfurter Rundschau elle voit dans l’apparition d’Angela Merkel, le spectre de son mentor Helmut Kohl qui avait élevé la langue de bois au rang d’art suprême en politique, arguant d’un principe que son élève aujourd’hui formule ainsi : C’est le résultat qui compte. La chancelière et présidente de la CDU, ne se prononce pas quant à sa vision personnelle et encore moins lorsqu’il s’agit de son cabinet ou de son parti. Cela ne peut fonctionner éternellement, prévient le journal, ni au gouvernement ni à la CDU qui est en passe d’établir un nouveau programme de fond. Car cela requiert non seulement des compromis judicieux, mais aussi des convictions et des principes.
Une stratégie de politique pragmatique que lui atteste également la Tageszeitung de Berlin. D’aucuns la jugent insuffisante et rébarbative, mais au moins elle correspond à l’état actuel de la société, minimise la TAZ en reprochant toutefois à Angela Merkel de l’utiliser à des fins moins avouables. Et de conclure que par faiblesse politique, le pouvoir lui importe plus que les résultats.