Mali: que retenir de la conférence d’entente nationale?
3 avril 2017Après en avoir boycotté l’ouverture, les ex-rebelles de la CMA, la Coordination des mouvements de l'Azawad ont finalement pris part aux travaux, de même que les principales figures de l’opposition malienne.
Selon le Porte-parole de la CMA, la Coordination des mouvements de l'Azawad, les résultats de la conférence de Bamako sont mitigés. Ilad Ag Mohamed reconnaît cependant que l’important c’est que toutes les parties se soient exprimées librement sur les causes de la crise qui secoue le nord du Mali. Cet optimisme avoué est partagé également par Ould Sidi Mohamed Zahabi, le président de la Commission de désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR). Une commission dont la mise en place est exigée par l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issue du Processus d’Alger:
" Si vous comparez ça à d’autres conflits ailleurs, il faut reconnaître que les Maliens ont fait preuve de beaucoup de responsabilités, et de sagesse. Parce que nous au moins, on se parle. Alors que dans d’autres pays, les protagonistes n’arrivent même pas à s’asseoir autour de la même table „.
La présence des ex-rebelles critiquée
La première conférence d’entente nationale de Bamako a regroupé au moins 300 participants, dont les responsables des différents groupes armés qui occupent des pans entiers du territoire national. Une présence qui n'a pas fait l’unanimité au Mali. Pour sa part, le professeur de Droit public à l’Université de Bamako, Moumouni Soumano n’y voit aucun inconvénient:
" Dans des processus de règlement politique des situations, il faut toujours faire un dépassement de soi. Mais, il est très important pour la paix de travailler avec ces mouvements-là, tout en trouvant des alternatives qui vont permettre de rendre justice à des gens qui ont été victimes de tous ces événement. Quand il y a des frustrations comme ça, on fini toujours par une table de négociation. Même après la guerre, c’est toujours une table de négociations."
Trois commissions ont présenté les synthèses de leurs travaux. Il s’agit des commissions : Unité, Paix et Réconciliation. Le document y mentionne des mesures visant à améliorer la gouvernance politique, le rétablissement de la sécurité dans le pays. Les rapports ont préconisés également la criminalisation de toutes les revendications faites au moyen d’une arme ou de la violence.