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Mali : le pouvoir contesté en pleine crise sécuritaire

19 juin 2020

La nouvelle mobilisation à Bamako ce vendredi signale un rejet de la médiation en cours. Mais ce mouvement de colère visant IBK fragilise la stabilisation de ce pays en guerre.

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Le président malien a entamé en 2018, son second mandat à la tête du Mali (Archives - Bamako, 05.06.2020)
Le président malien a entamé en 2018, son second mandat à la tête du Mali (Archives - Bamako, 05.06.2020)Image : Reuters/M. Rosier

Pour beaucoup de Maliens, ce vendredi (19.06.2020) est une nouvelle journée à risques. La coalitionqui demande la démission du président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) appelle les Bamakois à descendre en masse dans les rues pour exiger que le chef de l'Etat réponde favorablement aux exigences.

Cette coalition est formée d'un mouvement ayant à sa tête l'imam Mahmoud Dicko, du Front pour la sauvegarde de la démocratie regroupant des partis d'opposition, et d'Espoir Mali Koura, un mouvement de la société civile dirigé par le cinéaste et ancien ministre de la Culture Cheick Oumar Sissoko.

A cette pression, s'ajoutent les attaques terroristes qui fragilisent davantage le pouvoir d'Ibrahim Boubacar Keita.

Lire aussi →Les opposants maliens à IBK refusent sa main tendue

Le Mali a intérêt à ce qu'une solution soit vite trouvée, pense Thomas Schiller, directeur régional Sahel de la fondation allemande Konrad Adenauer à Bamako. "C'est très difficile de parler de stabilisation du pays si le pouvoir même est contesté par une grande partie de la population", analyse-t-il.

"Il s'agit essentiellement d'une question entre les Maliens" - Thomas Schiller, KAS

Pour Thomas Schiller, "le dialogue est plus que nécesssaire. Mais surtout un dialogue qui aboutit vite à des solutions".

Sur la question de la légitimité de la demande de démission du président, et si cette demande a une base constitutionnelle, le directeur régional Sahel de la fondation Konrad Adenauer admet que "la mobilisation actuelle ne s'inscrit pas dans le cadre d'une logique constitutionnelle mais qu'il s'agit plutôt d'une logique de contestation populaire".

La grogne qui secoue le Mali depuis des mois risque de se propager à d'autres régions du pays.

Les récentes législatives et la décision de la Cour constitutionnelle d'inverser une trentaine de résultats proclamés, dont une dizaine au profit de candidats du parti présidentiel, a exacerbé les frustrations. Dans un climat de défiance, les mécontents y ont vu une préfiguration de la présidentielle de 2023 et d'une impossible sortie de crise.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum