1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Mali : l’augmentation des cas de Covid-19 inquiète

Mahamadou Kane
1 décembre 2020

Les centres de prise en charge des personnes atteintes du virus sont débordés à Bamako. Les agents de santé tentent de contenir la Covid-19.

https://p.dw.com/p/3m5gM
Le président Bah Ndaw a reporté une annonce sur la Covid-19
Le président Bah Ndaw a reporté une annonce sur la Covid-19 Image : Amadou Keita/Reuters

Après plusieurs mois d’un net recul du virus, la seconde vague fait grimper le nombre d’hospitalisations et de décès. A l’hôpital du Mali, à Bamako, les agents de santé sont en première ligne dans la lutte contre la Covid-19. Le virus a fait 156 décès depuis son apparition dans le pays. Des chiffres qui restent malgré tout très bas par rapport à l’Europe.

Au centre de prise en charge des malades de la Covid-19 de l’hôpital du Mali, les bancs des visiteurs ne désemplissent pas. Les proches des patients hospitalisés et les personnes venues se faire tester dans ce centre spécialisé, comme Samba Togola, ont pris conscience de la hausse des cas liés au coronavirus.  

"D’abord cette maladie est une réalité. Il faut que les gens prennent conscience de la gravité de la Covid-19. J’ai donc jugé nécessaire de faire le dépistage pour prévenir la maladie et pour préserver ma santé et celle de mes proches.", explique Samba Togola.

Lire aussi → Un vote sur fond de crise sanitaire et sécuritaire au Mali

Multiplication des cas de Covid-19 

Malgré tout, très peu de Maliens choisissent de se faire tester car beaucoup ne croient toujours pas à l’existence du coronavirus.

"Il y a donc eu un relâchement." (Docteur Garan Dabo)

S’il dénombrait entre juin et septembre seulement deux à trois admissions de patients Covid-19 par jour, l’hôpital du Mali enregistre depuis le mois de novembre entre 20 et 40 admissions quotidiennes.

Une hausse liée au relâchement des mesures barrières, selon le docteur Garan Dabo, médecin-infectiologue et responsable du centre de prise en charge Covid-19 à l’hôpital du Mali :

"Cette explosion de cas est la résultante du relâchement total par les citoyens des mesures barrières, des mesures de santé publique, des mesures de prévention de la maladie Covid-19. Ces derniers temps, vous l’avez constaté, il y a eu des regroupements de masse un peu partout dans le pays. Il y a donc eu un relâchement." 

Lire aussi → Au Mali, les mosquées restent ouvertes malgré le coronavirus

En plus des regroupements, le port du masque ou encore le lavage des mains au gel ou au savon ne sont presque plus pratiqués dans les marchés, les transports urbains, les établissements scolaires ou encore les mosquées.

Contrairement à cette femme, de nombreux Maliens ne portent plus le masque
Contrairement à cette femme, de nombreux Maliens ne portent plus le masque Image : Getty Images/AFP/M .Cattani

Au mois de novembre, environ 600 cas positifs au coronavirus ont été détectés dans le pays par les services sanitaires pour un total de près de 5.000 cas depuis le début de la pandémie en mars dernier.

Situation alarmante dans les hôpitaux

Le docteur Modibo Doumbia, président du Conseil régional de l’ordre des médecins du district de Bamako, décrit une situation tout aussi alarmante dans les hôpitaux. 

"Les différents sites de prise en charge tels que l’hôpital du Mali, l’hôpital du Point G, le centre dermatologique ont besoin de personnel d’appui. Dans toutes ces structures, on manque de personnel. Un vide qui doit être comblé par le recrutement de volontaires qui doivent être motivés.", affirme docteur Doumbia.  

Le président de transition Bah Ndaw devait s’adresser à la nation lundi (30.11) pour annoncer des mesures pour limiter la propagation de la maladie. Un message annulé au dernier moment sans que l’on n’en connaisse véritablement les raisons. 

Mais les principales mesures de son annonce ont circulé sur les réseaux sociaux. Le président malien avait prévu d'annoncer la fermeture des écoles, bars et restaurants pendant 28 jours. L’ouverture de marchés entre 8h et 14h et un couvre-feu nocturne entre 21h et 5h étaient aussi prévus.