Malgré les promesses, la répression se poursuit en Syrie
6 novembre 2011Damas avait pourtant déclaré mercredi dernier accepter le plan de la Ligue arabe "sans réserves". Les victimes de ces derniers jours font cependant planer de gros doute sur les bonnes intentions de Bachar al-Assad, sans compter que ce n'est pas la première fois qu'il ne tient pas ses promesses.
Des militants des droits de l'Homme ont encore rapporté la mort de dix civils - dont huit à Homs, bastion de la contestation - alors que les musulmans célèbrent ce dimanche l'Aïd Al-Adha. Dans de nombreuses villes du pays, la prière à l'occasion de cette grande fête du sacrifice a été suivie de manifestations pour soutenir Homs et réclamer le départ du président syrien. Homs qui par ailleurs a été pris pour cible samedi par des chars de l'armée syrienne. Bilan : 23 morts et de nombreuses destructions.
Libération de prisonniers
L'arrêt total des violences prévu par le plan arabe de sortie de crise reste donc pour le moment lettre morte. En revanche, Damas a ordonné la libération de 553 personnes arrêtées dans le cadre de la contestation et qui n'ont "pas de sang sur les mains", comme l'a précisé l'agence officeille Sanaa. Cet acte est un premier pas dans l'application de l'accord passé avec la Ligue arabe. Accord qui exige également que l'armée quitte les villes occupées et que les observateurs et les médias internationaux puissent circuler librement.
La Syrie a failli à ses engagements
Face à la poursuite des violences, la Ligue arabe s'impatiente et a décidé de réunir de nouveau ses ministres des Affaires étrangères le 12 novembre. Le secrétaire général de l'organisation, Nabil al-Arabi a de son côté exhorté Damas a respecter ses engagements et à mettre immédiatement un terme aux violences. Si la solution arabe échoue, cela aurait des conséquences catastrophiques sur la situation en Syrie et dans le reste de la région, a-t-il prévenu, tout en rappelant que la Ligue arabe voulait éviter une intervention étrangère. En attendant, les Etats-Unis ont déconseillé aux Syriens de se rendre à la police, malgré les promesses d'amnistie faites par les autorités aux détenteurs d'armes.
Auteur : Konstanze von Kotze (avec AFP, DPA, Reuters)
Edition : Abdel Aziz Diop