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Malabo : vaste opération pour traquer des "mercenaires"

5 janvier 2018

En Guinée Equatoriale, la rumeur du complot et d'un coup d'Etat pour renverser le président Teodoro Obiang Nguema est de plus en plus persistante. Malabo a lancé une vaste opération pour traquer des "mercenaires".

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Teodoro Obiang Nguema Präsident von Äquatorial Guinea
Image : AP

Tout est parti d'une annonce de la police camerounaise qui a interpellé mercredi une trentaine d'hommes armés à sa frontière, en route vers Malabo, la capitale. Selon les informations officielles, ce sont au total 31 mercenaires tchadiens et centrafricains qui auraient été interpellés en provenance du Cameroun dans la nuit du 27 au 28 décembre. 

Munis d'un important arsenal militaire, les assaillants étaient censés rallier Malabo via Kye-Ossi, dans le sud, pour soutenir un groupe de militaires prêts à ouvrir le feu sur le palais présidentiel comme ce fut le cas en 2009. 

A l'époque, Malabo avait été réveillée par des tirs d'armes automatiques des rebelles venus du delta du Niger, selon les autorités. Il avait alors fallu trois heures de combats appuyés par des hélicoptères de l'armée équato-guinéenne pour repousser l'assaut qui visait les coffres-forts de la présidence.

Karte Äquatorialguinea DEU

L'opposition visée par les autorités

C'est donc semble-t-il différent de la tentative de coup de force dont parlent depuis plusieurs jours les autorités de Malabo qui ont procédé à plusieurs arrestations, dont des membres de l'opposition. Selon Mariano Ona, coordinateur de la plateforme de l'opposition, "la situation est chaotique. Les opposants ont été assiégés pendant plus d'une semaine. Au total, 147 membres de l'opposition ont été arrêtés et torturés. Les autorités ne laissent personne sortir ou entrer dans cet endroit." 

L'envoyé spécial de l'ONU attendu à Malabo

La situation semble si compliquée que l'opposition appelle la communauté internationale à intervenir, afin de desserrer l'étau autour des opposants qui seraient assiégés par les militaires équato-guinéens.   

C'est dans ce contexte tendu que François Lounceny Fall, l'envoyé spécial de l'ONU pour l'Afrique centrale, doit rencontrer les autorités de Malabo pour des pourparlers, la semaine prochaine, selon un porte-parole de l'ONU. Il devra également s'enquérir auprès des pouvoirs publics, de l'opposition et des organisations indépendantes des raisons de cette présumée tentative de renversement du président Teodoro Obiang Nguema.  

L'actuel chef de l'exécutif équato-guinéen, qui dirige son pays depuis plus de 38 ans, accuse les partis d'opposition, soutenus par des pays qu'il n'a pas nommé, de recruter des mercenaires venus du Tchad, du Soudan et de la République centrafricaine pour mener une attaque contre son palais présidentiel.