Plus de 900 morts lors du pèlerinage en Arabie saoudite

Des températures dépassant les 50 degrés Celsius, peu d'ombre et des rites se déroulant pour la plupart en pleine journée ... difficile pour les pèlerins de se prémunir des effets de la chaleur extrême, même lorsqu'on a pris, comme ce fidèle égyptien, les précautions d'usage :

"Nous avions des ombrelles, nous avions tout ce qu'il faut, mais la température était tout simplement trop élevée pour certaines personnes, sans compter la foule, les bousculades ... Vraiment, nous étions bien équipés, en parapluies, en eau. Les gens ont beaucoup bu, mais les gens ne sont pas habitués à une telle canicule et c'est pour ça qu'ils sont fatigués".

Manque d'ambulances

Fatigués, voire plus ... Egypte, Tunisie, Sénégal : la liste des pays qui ont signalé des décès durant le hajj 2024 s'allonge d'heure en heure, même si on ne sait pas encore exactement quels sont les cas directement liés aux .

Certains pèlerins disent avoir vu des corps gisant sur le bord de la route et des secours débordés.

"Hier (dimanche 16.06), nous étions en route et nous avons vu des cadavres sur la route, ils étaient couverts d'un drap blanc", témoigne Haddar Saila. "Parce que les températures sont très élevées ici ! Et je ne parle pas seulement des personnes âgées, des jeunes sont morts aussi. Mais Dieu soit loué, s'il voulait que des gens meurent ici, Dieu soit loué".

"Une dame était allongée là", raconte encore Arzu Farhaj. "Elle n'avait aucun parent et les gens passaient à côté d'elle, mais personne ne s'arrêtait. Nous avons demandé à la sécurité de nous fournir une ambulance, mais rien"

Des températures en hausse constante

De leur côté, les autorités saoudiennes avaient, dès dimanche soir, affirmé avoir traité plus de 2.700 pèlerins souffrant de stress thermique sur la seule journée de dimanche. Elles n'ont cependant pas fourni d'informations sur les décès.

Le lourd bilan est aussi dû au fait que chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins tentent de participer au hajj sans autorisation officielle, ce qui leur interdit l'accès aux installations climatisées.

En mai dernier, une étude saoudienne avait averti que le hajj subissait de plus en plus les effets du changement climatique. Les températures sur les sites où se déroulent les rituels augmentent de 0,4 degré Celsius tous les dix ans.

Le hajj est l'un des cinq piliers de l'islam. Les musulmans qui en ont les moyens doivent l'accomplir au moins une fois dans leur vie.