Lutte franco-américaine à Madagascar
23 octobre 2013En 2002, ce sont les Américains qui ont été les premiers à reconnaître l'élection de Marc Ravalomanana contre Didier Ratsiraka. Il faudra cinq mois à la France pour reconnaître enfin le nouveau président. Et sous Marc Ravalomanana, les relations entre Antananarivo et Paris se sont fortement crispées. En lieu et place du bilatéralisme que ses prédécesseurs avaient privilégiés avec l'ancienne puissance coloniale, le président Ravalomanana avait lui, opté pour le multilatéralisme en faisant jouer la carte de la concurrence entre entreprises françaises, américaines ou même chinoises. Jean Erik Rakotoharissou est juriste et analyste politique malgache :
« L'ancien président Marc Ravalomamna, du temps où il était au pouvoir, cela s'est traduit par une baisse de l'influence française. Les Américains étaient présents par le biais des compagnies pétrolières. En outre, l'anglais a été introduit dans l'enseignement primaire et figurait même dans la constitution en tant que langue nationale. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase vis-à vis de la France, c'est l'expulsion de l'ambassadeur français à Antananarivo. »
Le pétrole du canal de Mozambique
Et c'est sans doute en raison de ces liens très poussés avec les milieux d'affaires anglo-saxons, que de nombreux malgaches et autres observateurs avaient vu les mains de la France derrière le coup de force qui a renversé en mars 2009 Marc Ravalomanana. Aujourd'hui, Français et Américains seraient également en lutte pour le contrôle du pétrole malgache. Jean Erik Rakotoharissou :
« Cette lutte d'influence a été exacerbée par la découverte de pétrole notamment dans le canal du Mozambique et sur la terre ferme. Pour l'avenir, Madagascar va sans doute être un pays exportateur de pétrole. »
France, Etats-Unis mais aussi Chine et Afrique du sud, deux pays qui affichent également leurs appétits pour Madagascar notamment pour ces ressources minières.