L'Union Européenne dénonce les procès en Iran
10 août 2009Comme lors du premier procès, de nombreux opposants ont fait des aveux et demandé pardon, à l'instar de la jeune universitaire française Clothilde Reiss:
«Deux jours après l'élection présidentielle j'étais à Téhéran. Le 15 et le 17 juin, j'ai participé aux manifestations dans la ville. J'ai fait des photos, des films que j'ai envoyés à des amis en France.»
Pour le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, il s'agit là d'aveux "travaillés", "imposés", et Clothilde Reiss n'est coupable de rien du tout. L'Union Européenne, dont la Suède assure actuellement la présidence tournante, dénonce un procès spectacle. Carl Bildt, le ministre suédois des Affaires étrangères :
« Du côté européen, nous avons réagi très fermement à cela. Nous avons dit que ce procès n'était pas dirigé contre des individus ou des pays, mais bien contre l'Union Européenne toute entière. Et nous allons traiter cette affaire en conséquence.»
L'Union exige la libération de tous les inculpés, une demande à laquelle la République islamique n'est pas prête de donner suite comme l'explique Hassan Ghashghavi, un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères :
« La République islamique d'Iran restera de marbre face à ces exigences irrationnelles. »
De son côté, la Finlande a convoqué l'ambassadeur iranien à Helsinki afin de lui exprimer son inquiétude concernant le procès. Le sort des inculpés est d'autant plus préoccupant qu'un des candidats malheureux à la présidentielle, Mehdi Karoubi, a affirmé que des manifestants arrêtés avaient été violés lors de leur détention.
Mehdi Karoubi qui est, comme l'opposant Mir Hossein Moussavi et l'ancien président réformateur Mohammad Khatami, dans la ligne de mire des autorités: le chef du bureau politique des Gardiens de la révolution, l'organe idéologique du régime, a appelé à les juger et à les punir pour avoir voulu déclencher une révolution de velours au lendemain de la présidentielle.