L'Union africaine adopte des réformes internes
19 novembre 2018L'Union africaine va donc se réformer. Les chefs d'Etats en congrès extraordinaire, ce week-end à Addis Abbeba, ont adopté un certain nombre de mesures dimanche soir. Mesures pour rationaliser l'organisation continentale et à obliger les Etats membres à respecter leurs obligations financières. Les obliger aussi à appliquer les décisions de l'UA.
Nombre de comissions réduit
Les commissaires seront désormais choisis par les ministres des affaires étrangères et non plus les chefs d'Etat. Le président en exercice de l'UA, Paul Kagamé, travaillait sur le sujet depuis 2016. Il a salué ce dimanche des avancées, satisfait notamment d'acter des économies pour ne plus dépendre autant de l'aide extérieur dans le budget de l'organisation. C'est plus de 50% à l'heure actuelle. "Aujourd'hui, nous avons lancé la Commission (l'exécutif de l'UA) sur une trajectoire plus performante avec des effets bénéfiques qui se feront sentir pendant des décennies", a dit Paul Kagamé. Des sanctions pourront être prises pour les Etats qui ne respectent par leurs obligations, comme l'explique Moussa Faki Mahamat en anglais ci-dessous.
Une taxe sur les importations
Parmi les réformes adoptées, l'Union africaine prévoit aussi de réduire le nombre de ses commissions de huit à six, la paix et la sécurité fusionnant avec les affaires politiques et le commerce et l'industrie fusionnant avec les affaires économiques. Les comissaires seront désormais choisis par les ministres des affaires étrangères et non plus les chefs d'Etat. L'UA a aussi lancé un Fonds pour la paix. Il doit donner plus d'indépendance à l'organisation avec plus de financements internes et la mise en place d'une taxe sur les importations de 0,2%.
Des réformes positives
En revanche, la majorité des 55 Etats membres de l'UA a refusé de donner au chef de la Commission de l'UA le pouvoir de nommer ses propres adjoints et commissaires.
Mais ces réformes vont dans le bon sens selon Ibrahima Kane, chargé du plaidoyer auprès de l’Union africaine pour la fondation Open Society. "La CEDEAO, qui fonctionne sur le même modèle, n'a besoin que de 5% d'aide extérieur dans son budget. Il faut donc que cela se fasse aussi au niveau de l'UA", estime-t-il.
Vous pouvez écouter l'interview d'Ibrahima Kane en cliquant sur l'image tout au dessus de cet article.