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L'UE veut installer des centres fermés de réfugiés en Europe

Jean-Michel Bos
29 juin 2018

Les 28 se sont mis d'accord sur la création de "centres contrôlés" mais aucun Etat ne s'est porté volontaire pour en accueillir. Le compromis pourrait ne pas être suffisant pour éteindre la crise politique en Allemagne.

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Belgien - EU-Gipfel in Brüssel - Merkel
Image : picture-alliance/dpa/M. Erd

EU-Brüssel / Aktuelles (Info Matin) - MP3-Stereo

"Plateformes de débarquement" de migrants, "centres contrôlés" et renforcement des frontières extérieures sont les principaux points de l'accord trouvé vendredi (29 juin) au petit matin entre les dirigeants des pays de l'Union européenne sur les migrations, après une nuit de tractations tendues.

Les dirigeants des 28 appellent à "explorer rapidement" le "concept" encore flou de "plateformes régionales de débarquement" de migrants secourus en mer hors d'Europe, en coopération avec le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale des migrations (OIM), pour dissuader les traversées de la Méditerranée.

Ces plateformes devraient être installées en Afrique du Nord ou dans un pays européen situé en dehors de l’UE.

Aucun pays tiers ne s'est jusqu'à présent proposé pour héberger de tels lieux d'accueil des migrants secourus dans les eaux internationales, où il est question de distinguer les migrants irréguliers des demandeurs d'asile admissibles dans l'UE, "dans le respect du droit international".

Aucun Etat volontaire

Le Maroc, la Tunisie et l’Albanie ont déjà fait savoir  qu’ils n’accepteraient pas de tels centres.

Par ailleurs, les migrants secourus dans les eaux européennes pourront être pris en charge dans des "centres contrôlés" sur le territoire de l'Union européenne, prévoit le texte, d'où ils pourront être répartis dans l'Union quand ils sont éligibles à l'asile et renvoyés vers leur pays dans le cas contraire.

Mais la création de ces lieux est laissée à la discrétion des Etats membres, et de la même manière le partage de l'accueil devra se faire "sur une base volontaire".

Or, encore une fois, aucun Etat européen ne s’est porté volontaire pour accueillir ce genre de centre.

L'Italie, qui a salué cette proposition, n'a toutefois pas précisé pour autant si elle créerait de tels lieux sur son sol. Le texte parle de centres "contrôlés", et non "fermés" comme le proposait la France, sans que le sens de cette nuance ne soit encore clair.

Migrations secondaires  

Le compromis comprend un paragraphe pour la lutte contre les déplacements de migrants entre pays de l'UE sans attendre de décision sur leur cas dans leur pays d'arrivée, qualifiés de "mouvements secondaires".

"Les Etats membres devraient prendre toutes les mesures législatives et administratives internes nécessaires pour contrer de tels mouvements et coopérer étroitement entre eux à cette fin", est-il écrit.

Mais là encore, la mise en œuvre pratique reste floue.

Les "mouvements secondaires" sont au cœur des tensions entre la chancelière allemande Angela Merkel et son principal allié de droite au gouvernement, la CSU, qui menace de refouler unilatéralement à la frontière sud de l'Allemagne des migrants déjà enregistrés ailleurs faute de solution européenne à ce problème.

(Avec AFP)

 

Pour écouter l'entretien avec Maximilian Hoffman, chef du bureau de la DW à Bruxelles, cliquez sur la photo ci-dessus.

DW Mitarbeiterporträt Jean-Michel Bos
Jean-Michel Bos Journaliste au programme francophone de la DW.JMBos