L'opposition sénégalaise unie dans l'adversité
21 février 2012Ce mardi a encore été une journée sous pression au Sénégal. L'opposition avait appelé à une manifestation, interdite par les autorités. Les forces de l'ordre ont bouclé les abords de la Place de l'Independance de Dakar et dispercé les manifestants avec des gaz lacrymogènes.
Depuis le déclenchement des manifestations contre la candidature du président Wade à l'élection du 26 février, l'opposition sénégalaise agit à l'unisson. Mais pour le professeur Abdoul-Aziz Kebe, il est difficile de croire en l'unicité de cette opposition en raison notamment de sa pluralité idéologique.
« Nous avons une opposition libérale, nous avons une opposition socialiste. Nous avons une opposition autre. Est-ce qu'on peut, parce que le président a pris en otage le Sénégal, dire que toute l'opposition peut présenter un seul candidat. Ce serait un programme libéral ou un programme socialiste ? Je crois qu'à ce niveau, l'opposition n'a pas bien travaillé pédagogiquement. »
Malgré les manifestations qui se multiplient contre sa candidature, le président sénégalais, n'entend pas abdiquer. Et même en cas de réelection, il n'aura pas la tâche facile, ses opposants étant décidés à maintenir la pression, prévient le professeur Abdoul-Aziz Kebe.
« Si nous devons manifester pendant 25 ans, on va manifester pendant 25 ans si le Sénégal peut supporter des manifestations pendant 25 ans. Et on va pas les laisser gouverner. »
Face à la montée des tensions de ces derniers jours au Sénégal, la France a exprimé sa vive inquiétude, tout comme l'Union africaine qui vient de dépêcher Olésegun Obasanjo pour une mission de bons offices. L'ancien président nigérian était attendu mardi soir à Dakar pour tenter de trouver une solution à la crise sénégalaise.
Auteur : Eric Topona
Edition : Georges Ibrahim Tounkara