L’opposition proteste, le pouvoir se dit serein
30 novembre 2018Malgré la canicule et le déploiement dans plusieurs quartiers de Lomé des éléments de la police, les manifestants ont pris d’assaut les rues de Lomé.
Plusieurs dizaines milliers de personne ont manifesté dans les rues. Certains manifestants ont brandi des pancartes et ont scandé des slogans pour dénoncer l’organisation qu'ils qualifient d'"unilatérale" des élections législatives par le gouvernement togolais.
Ils ont exigé l'arrêt du processus électoral en cours et se disent déterminés, « à empêcher par tous les moyens légaux » ces élections.
Des manifestants déterminés à se faire entendre
"Les élections n’auront pas lieu. Ca n’aura pas lieu. La rue va le faire. Nous sommes déterminés. Nous sommes très très déterminés. C’est pourquoi nous marchons," explique l'un des manifestants.
"Nous allons prendre la rue et à la fin, ils vont partir, parce que le peuple togolais a besoin de l’alternance," surrenchérit un autre manifestant.
L’opposition dénonce et parle de "forcing" du pouvoir et exige que des reformes politiques et constitutionnelles s’opèrent conformément à la feuille de route de la Cedeao avant toute élection.
Pour Brigitte Adjamagbo Johnson, coordinatrice de la coalition des C14 : "le processus de règlement de la crise est en souffrance."
"La Cedeao a pris la responsabilité d’aider à régler la crise, nous en appelons à la Cedeao pour qu’au moment où il faut, des décisions fermes soient prises," ajoute Brigitte Adjamabo.
Le pouvoir se prépare pour les législatives
Dans le camp du parti pouvoir, on reconnait le droit de l’opposition de manifester mais on estime que la rue n’est pas le lieu où doit s’opérer les reformes.
"Je pense que les questions des reformes sont en cours de discussion à l’Assemblée nationale et c’est le lieu privilégié pour le règlement des reformes.", estime Omar Agbangba, candidat de l’Union pour la République (Unir) aux législatives.
"L’avenir donnera raison à ceux qui pensent qu'il faut avancer. Le pays ne va pas faire du surplace. Le pays doit avancer. Je suis serein quant au fait que notre pays a besoin d ‘avancer parce qu’on a trop tergiversé et c’est le moment d’aller de l’avant. Je pense que tous les candidats sont sereins pour aller de l’avant," souligne Omar Agbangba.
Les 182 candidats du parti, Union pour la République viennent de suivre une formation pour entamer la campagne électorale. Cette campagne en principe débute le 4 décembre prochain.