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L'OIAC doit régler l'affaire Skripal

4 avril 2018

La Russie a fait appel à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques pour vérifier les résultats d'analyse obtenus par le laboratoire britannique sur le poison utilisé contre l'ex-agent double russe Skripal.

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Russland und Großbritannien - Diplomatische Beziehung
Image : Reuters/P. Nicholls

Dans l'affaire Skripal, du nom de l'agent double russe empoisonné au Royaume-Uni, un laboratoire britannique a analysé la substance utilisée. Le directeur de l'équipe scientifique a indiqué qu'il n'était pas encore parvenu à identifier la "source précise" de ce poison. Toutefois, pour la Grande-Bretagne, il ne fait pas de doute que c'est la Russie qui a commandité l'attaque. La Russie pour sa part accuse les services spéciaux britanniques et américains d'avoir monté toute cette affaire.

UK Salisbury Untersuchung Nervengasanschlag Skripal
Image : picture-alliance/Daily Mail/M. Richards

Du Novitchok

Gary Aitkenhead a dirigé les recherches du laboratoire britannique chargé d’analyser les échantillons de poison.

Son équipe a identifié la substance utilisée contre Sergueï Skripal et sa fille le 4 mars dernier comme étant du Novitchok, une substance que seul un laboratoire d’Etat est à même de fabriquer, en reconnaissant toutefois ne pas être en mesure de "vérifier l’origine précise" du produit.

La Russie a donc sollicité l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye pour "soulever les allégations concernant l’incident de Salisbury". En clair, Moscou veut des réponses voire même des excuses de Londres et Washington.

La Russie a demandé à l’OIAC d’envoyer des experts en Grande-Bretagne pour prélever des échantillons découverts sur les lieux de l’attaque afin de vérifier les résultats de l’équipe britannique.

La Russie accuse Londres et Washington

Sergueï Narychkine, chef des services secrets russes, retourne même les accusations contre les Occidentaux. Il a déclaré ce mercredi : "La plus grande provocation de l’affaire Skripal a été grossièrement fabriquée par les services américains et britanniques. Mais certains pays européens tentent de ne pas les suivre et de garder raison."

Le gouvernement allemand croit lui aussi, comme la Grande-Bretagne, que l’Etat russe est derrière la tentative d’empoisonnement.

Zhanna Nemtsova spricht mit Boris Johnson
Image : DW/E. Danilovic

Réponse de Boris Johnson

Boris Johnson, ministre britannique des Affaires étrangères, précise, dans une interview accordée à la Deutsche Welle qu'il tient à "préciser tout d’abord que [le Royaume Uni] ne di[t] pas qu’il y a eu une implication de la population russe ou de la Russie". Et le ministre de poursuivre: "Nous n’avons aucun différend avec la Russie mais avec les autorités russes actuelles. Et Serguei Skripal, l’agent qu’ils ont tenté d’assassiner, avait été identifié comme une cible. Vladimir Poutine lui-même avait dit qu’il fallait empoisonner les traîtres et les agents secrets qui ont fait défaut."

Vladimir Poutine a dit espérer que la contre-expertise de l’OIAC pourra mettre un "point final" à l’enquête. La Grande-Bretagne qualifie de "perverse" sa proposition de mener une enquête conjointe, pure tentative de "diversion", selon Londres.

Depuis le début de l’affaire, des dizaines de diplomates ont été suspendus ou expulsés des deux côtés.