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Economie

L'industrialisation de l'agriculture quasi inexistante

Blaise Dariustone
15 mars 2019

Le salon de l'agriculture de N'Djamena a été l'occasion d'aborder les difficultés de la transformation de l'agriculture en Afrique, à l'exemple du coton dont plus de 90% de la production est exportée non transformée.  

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Bildergalerie 10 Jahre Ölförderung im Tschad
Image : Martin Zint

Avec près de 10% de la production mondiale, le coton africain représente une source importante de revenus pour le continent. Mais la contribution de la filière coton au développement économique demeure en deçà de son potentiel, en raison de l’absence de transformation locale. 

"Pour transformer, il y a des conditions de base. L’Afrique a besoin de l’énergie pour pouvoir transformer. Le coton vendu de façon brut, sur 100 francs CFA, il n'y a peut-être que dix francs CFA qui reviennent à l’Afrique, ceci n’est pas normal. Et puis nous sommes enclavés donc les transports font partie du problème. Parce que si nous transformons les produits et que nous sommes incapables de les transporter vers les marchés extérieurs, alors ça devient un goulot d’étranglement", estime Succès Masra, ancien économiste principal à la Banque africaine de développement, la BAD. 

Déficit de production industrielle

Selon l’universitaire Soudy Imar Djibrine "l'incapacité à industrialiser l'agriculture" constitue une entrave au développement de l’économie africaine qui continue à exporter des matières premières et importer des produits finis.

"C’est un grand manque à gagner pour les Africains car la matière première s’en va par exemple en Chine, en Europe etc… Puis elle nous revient beaucoup plus chère sous forme de produits finis. Si nous pouvions produire et transformer localement cela nous reviendrait non seulement moins cher mais ce serait une véritable valeur ajoutée", déplore Soudy Imar Djibrine. 

Le président tchadien Idriss Deby Itno qui accueille le premier salon africain de l’agriculture recommande "que des actions stratégiques d’envergure soient développées afin de stimuler les politiques nationales et régionales de transformation des chaines de valeur agricoles en Afrique. C’est à ce prix que nous pouvons faire de l’agriculture le véritable moteur de la croissance, de la croissance des richesses et de lutte contre la pauvreté. Le développement de l’agriculture est la meilleure réponse aux défis économiques."

Des problèmes de financement 

L'autre entrave à la transformation de l'agriculture en Afrique reste les taux d'intérêts élevés qui rendent presque impossible l'accès au crédit. 

Avec des taux de 12 à 15%, le financement de la transformation de l'agriculture ne peut pas se faire sur un continent où 70% de la population dépend de ce secteur économique.