Les Verts présentent leur programme électoral
22 juin 2005La Tageszeitung salue le saut de carpe des Verts, qui passent du banc du gouvernement à celui de l’opposition. Aucune trace dans leur programme, relève le quotidien alternatif de gauche, d’un quelconque souhait de continuer la coalition. Le temps est à la réparation des erreurs commises, et les Verts font bien de ne pas se replier dans leur forteresse écologiste, et de se poser en alternative de gauche dans la bataille électorale, estime le journal.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung au contraire, l’alternative verte n’est pas envisageable. Le quotidien conservateur voit d’un œil très critique les propositions du candidat écologiste, basées selon lui sur une corne d’abondance inépuisable, mais virtuelle. Si l’on faisait comme le proposent les écologistes, argumente le quotidien, une activité bénévole serait financièrement plus avantageuse qu’un emploi régulier. Une fois de plus, les Verts comptent sur l’Etat-Providence pour assurer une solidarité sans faille.
La Süddeutsche Zeitung est également critique, et regrette le manque de clarté dans le programme vert. Certes, le parti écologiste prend la thématique du travail plus au sérieux, avec des mesures qui visent à créer de l’emploi. Le journal de centre gauche cite notamment la réduction des charges sociales pour les petits salaires, une réduction qui serait contrebalancée par une augmentation de l’impôt pour les riches. Mais les chiffres sont nébuleux, reproche le quotidien, qui ne trouve pas de réponse à ce sujet dans les 40 pages du projet. Malgré cela, les Verts ont au moins une raison d’être fiers de leur programme : La fin de la coalition avec le SPD est, pour la plupart, une libération, et rétablit la paix au sein du parti, qui se retrouve uni en une « gauche moderne » face à un SPD « rigide ».
La Frankfurter Rundschau revient justement sur l’expérience gouvernementale du parti écologiste. En admettant aujourd’hui leur faiblesse dans la coalition, les Verts font un aveu honnête, mais ils semblent également se justifier et promettre solennellement : « On fera sûrement mieux la prochaine fois ». Et si le quotidien de centre gauche salue les propositions solidaires contenues dans le programme, parce qu’elles visent à diminuer l’écart toujours plus grand entre riches et pauvres en Allemagne, il reste néanmoins sceptique quant à sa mise en pratique.