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Les réfugiés congolais et burundais s'ennuient en Tanzanie

Sandrine Blanchard | Prosper Kwigize
20 juin 2018

La Tanzanie accueille des réfugiés par centaines de milliers en provenance de la RDC et du Burundi. Les lois en vigueur leur interdisent de travailler... alors ils regrettent leurs activités passées.

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Tansania Weltflüchtlingstag 2018
Image : DW/Prosper Kwigize

Le 20 juin, c'est la Journée mondiale des réfugiés. Cette journée a été instaurée par les Nations unies pour réfléchir aux différentes formes d'émigration et faciliter la prise de conscience des drames humains endurés par les réfugiés.

En Tanzanie, par exemple, des Congolais de RDC et des Burundais affluent par centaines de milliers pour trouver refuge à Kigoma, dans l'ouest du pays. 

L'ambiance semble à la fête quand les réfugiés burundais de Kigoma frappent leurs tambours traditionnels. Pourtant, les problèmes sont nombreux dans les camps de réfugiés, comme l'explique l'un d'entre eux. Moso Molecha compare les réfugiés à des prisonniers, étant donné que "des lois leur interdisent de travailler ou d'être libres de leurs mouvements [en Tanzanie]. Ils ne peuvent travailler ni à l'intérieur ni à l'extérieur du camp."

Uganda - Kongos Flüchtlinge im Kigoma Transitzentrum am Albertsee Uganda
Image : DW/S. Schlindwein

La moitié de sa vie dans un camp

Âgé de 32 ans, Moso Molecha a passé quinze ans, soit près de la moitié de sa vie, dans un camp d'accueil. Lui qui espérait revenir rapidement dans son Congo natal a dû se faire à l'idée d'un exil de longue durée.

Il regrette les barrières légales placées par les autorités de Tanzanie entre la population locale et les réfugiés qui n'ont même pas le droit d'aider aux travaux champêtres.

Ilakoze Abel est Burundais. Il est âgé de 27 ans et ce qui lui manque le plus, ce sont les activités qu'il avait au pays.

Le jeune homme témoigne : "Au Burundi, je travaillais beaucoup pour avoir ce dont j'ai besoin, mais ici, je n'ai pas le droit de faire quoi que ce soit, je dois faire la queue pour que le HCRme donne de la nourriture."

Pas de solution durable

Certains réfugiés regrettent que ni les Nations unies ni les ONG ne leur apporte de solution durable, même s'il est difficile de venir en aide aux 355.000 réfugiés congolais et aux 240.000 Burundais qu'accueille la Tanzanie.

Toutefois, Josephat Kataga, le gouverneur du district de Kibondo, souligne que les agences onusiennes ont travaillé avec les autorités tanzaniennes pour améliorer l'accès aux services de santé, à de l'eau potable et améliorer l'environnement des réfugiés. Or ces infrastructures profitent aussi à la population locale.