Les pays pauvres, premières victimes du changement climatique
5 avril 2007Les populations des pays pauvres d’Afrique ou d’Asie ne sont que pour une faible part responsables des émissions de gaz à effet de serre. Mais elles seront les premières à souffrir des conséquences directes du réchauffement de la planète. Selon le projet du rapport que le GIEC doit publier demain, l’augmentation des sécheresses et des crues risque de contribuer à la destruction des récoltes, et par là même, à la perte de leurs principales sources de revenus. Une raison suffisante pour agir, selon la ministre allemande du développement, Heidemarie Wieckzorek-Zeul :
« Il faut réduire radicalement les émissions et aider les pays en développement à s’adapter au changement climatique. L’Union européenne, notamment grâce à l’initiative du gouvernement allemand, a lancé un signal sans équivoque en décidant de réduire les émissions de CO2. Et j’espère que ce signal a été enregistré de l’autre côté de l’Atlantique. »
Un appel du pied aux Etats-Unis, premiers pollueurs de la planète. Jusqu’ici, Washington n’a pas été très réceptif aux théories sur le réchauffement climatique. Mais les mentalités évoluent de l’autre côté de l’Atlantique : la Cour suprême américaine vient par exemple d’estimer que l’administration Bush avait eu tort de refuser d'envisager une régulation des émissions de CO2.
Autre responsable du réchauffement climatique, et pas des moindres : la déforestation, qui y contribue à 20-25%. La ministre allemande propose donc d’agir à ce niveau, en donnant un coup de pouce aux pays qui protègent leurs forêts :
« Je plaide pour que nous décidions de mécanismes de financement internationaux pour dédommager les pays en développement qui enrayent la déforestation. Car les pays qui soignent leurs forêts apportent leur contribution à la protection du climat mondial, il faut donc qu’ils reçoivent en retour une compensation. »
Heidemarie Wieckzorek-Zeul espère que les pays industrialisés saisiront rapidement l’importance du problème. Selon elle, c’est en investissant aujourd’hui que l’on pourra éviter les problèmes de demain. Ce que les experts du GIEC ne manqueront pas de confirmer.