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Les Kenyans dénoncent la hausse du coût de la vie

Wendy Bashi
19 juillet 2023

L’opposition a appelé à trois journées de manifestations consécutives. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants.

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Kenya: Violence lors de manifestations anti-gouvernementales (Photo d'illustration)
La police a dispersé mercredi avec des gaz lacrymogènes des manifestants rassemblés à l'appel de l'opposition (Photo d'illustration)Image : THOMAS MUKOYA/REUTERS

La coalition Azimio, menée par l’opposant Raila Odinga accuse le président Ruto de lui avoir volé la présidentielle d'août 2022 et d'aggraver la souffrance des Kenyans à travers la hausse du coût de la vie.

Ce mercredi (19.07.2023), Nairobi la capitale ainsi que les grandes villes de Mombasa et Kisumu ont été placées sous haute surveillance policière.

"En tant que pays, je pense que nous allons dans la mauvaise direction. C'est seulement aux deux dirigeants de se réunir, de se respecter et de s'entendre sur la voie à suivre," confie Fred Onzere un kényan de 47 ans sans emploi.

Les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes contre des petits groupes de manifestants, notamment dans le bidonville de Kibera, à Nairobi, et dans les villes de Kisumu, Homa Bay, Kisii et Migori, des régions dans l'ouest du pays et favorables à l’opposant  Raila Odinga.

Au moins trois manifestants ont été arrêtés par les forces de l'ordre à Nairobi.

Les Kenyans aspirent à de meilleurs conditions de vie

 A la base des manifestations, une question politique et les personnes qui étaient dans la rue n’étaient pas aussi nombreuses qu’aujourd’hui explique Carole Agengo, chef de file chez Initiatives Globales et représentante régionale pour l'Afrique auprès de HelpAge International.

Le gouvernement a ordonné la fermeture des écoles publiques à Nairobi, Mombasa et Kisumu (Photo d'illustration)
Violence lors de manifestations anti-gouvernementales (Photo d'illustration)Image : THOMAS MUKOYA/REUTERS

Aujourd’hui, dit la chercheuse, même la classe moyenne a du mal à se prendre en charge."Ce n’est plus une question politique, ce sont des questions plutôt économiques. Le coût de vie est très élevé, le taux de chômage est élevé, on a du mal à se prendre en charge au Kenya, " confie-t-elle à la Deutsche Welle.

Des appels au calme sans réponse

Au regard des évènements qui se sont déroulées la semaine dernière et ceux qui se passent actuellement, le gouvernement devra accepter qu’il y a un vrai problème qui n’est pas entièrement lié à Raila Odinga, souligne Meron Elias, chercheure sur le Kenya chez International Crisis Group.

"Ce n’est plus une question politique, ce sont des questions plutôt économiques" (Carole Agengo)

Elle rappelle qu’il y a déjà eu des tentatives de dialogue qui n'ont cependant pas abouti.

"Il s’agirait aussi de demander des concessions des deux côtés. Le gouvernement sait que la police est assez violente dans sa manière de contrôler les manifestations et en même temps l’opposition peut demander aux manifestants en étant claire que l’appel est pour des manifestations pacifiques et non une opportunité de voler et casser comme ce qui s’est passé la semaine dernière."

Le 12 juillet, des rassemblements, interdits par les autorités, avaient été émaillés de pillages et d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Au moins neuf personnes avaient été tuées et plus de 300 arrêtées.

Human Rights Watch avait exhorté les autorités kényanes à protéger le droit des citoyens à manifester pacifiquement.