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Les jihadistes shebabs marquent des points au Mozambique

13 août 2020

Après plusieurs attaques, les djihadistes shebabs, affiliés à l’Etat islamique, se sont emparés du port gazier de Mocimboa da Praia dans le nord du pays. Un coup dur pour les autorités.

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Des soldats mozambicains en patrouille en mars 2018 à Mocimboa da Praia (Image/Archives)
Des soldats mozambicains en patrouille en mars 2018 à Mocimboa da Praia Image : Getty Images/AFP/A. Barbier

Le port de Mocimboa da Praia est finalement tombé aux mains des djihadistes mercredi après plusieurs jours de combats qui ont opposé les insurgés aux forces spéciales mozambicaines.

C'est à la suite de plusieurs attaques que les djihadistes Shebabs, affiliés à l’Etat islamique, se sont emparés de ce port gazier de Mocimboa da Praia situé dans le nord du pays.

C'est la quatrième fois depuis le début de l'insurrection en 2017 que le groupe des Shebabs tente de s'emparer de Mocimboa da Praia. Mais mercredi, ils ont réussi à s’emparer du port très stratégique de la localité. 

Lire aussi → La paix et les élections en danger au Mozambique

Echec des autorités

Et pour le directeur exécutif du Centre pour la démocratie et le développement au Mozambique, Adriano Nuvunga, c’est un échec de la politique sécuritaire du gouvernement.

L'aéroport de Mocímboa da Praia (Image/Archives)
L'aéroport de Mocímboa da PraiaImage : DW/D. Anacleto

"Nous avons échoué en tant qu'Etat, nous avons échoué en tant que société, et les signes sont venus de toutes parts avec l'escalade de la violence. Les insurgés semblent plus organisés, plus équipés surtout lorsqu'ils utilisent des armes plus sophistiquées."

Les Shebas menacent de prendre une autre ville, celle de Pemba, située au bord du canal de Mozambique et capitale provinciale de Cabo Delgado. Même si le risque est réel, le journaliste Egidio Placido n’y croit pas tellement : 

"Il n'y a vraiment pas de danger d'attaquer la ville de Pemba. De plus, même dans les zones proches de la ville de Pemba, je parle de Metuge, les terroristes ne sont pas encore arrivés mais se trouvent dans les environs. Le danger est proche mais la ville reste très sûre et c'est là que toutes les actions sont coordonnées."

La crainte d'une prochaine attaque

La crainte aujourd’hui dans le pays est que les insurgés gagnent du terrain dans les semaines à venir. Il y a quelques jours, ils avaient affirmé leurs intentions de s'installer, cette fois-ci durablement, dans la ville de Mocimboa da Praia pour en faire leur capitale. 

Mocimboa da Praia, une ville portuaire et riche en gaz (Images/Archives)
Mocimboa da Praia, une ville portuaire et riche en gazImage : Getty Images/AFP/A. Barbier

Une menace que les autorités avaient pourtant prise au sérieux en renforçant la sécurité. Mais ce n'était pas suffisant, estime Egidio Placido:

"D'après les signes qui ont déjà été donnés récemment, il est clairement très difficile d'expulser ces terroristes pour une raison simple: au début de cette année, plusieurs vidéos ont circulé montrant des populations soutenant les terroristes. Il y a un travail de base qui doit être fait au niveau communautaire."

Un travail difficile à faire puisque Mocimboa da Praia est la ville d'origine d'une grande partie des insurgés. Et aussi une zone très stratégique pour les djihadistes puisqu’elle se situe à une soixantaine de kilomètres seulement des sites de gaz naturels.