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Les jeunes Africains vulnérables à la désinformation

Zanem Nety Zaidi
20 septembre 2024

Selon un rapport publié par KnowBe4, la forte dépendance à l'égard des réseaux sociaux est inquiétante d'autant plus que la désinformation ne cesse d'augmenter.

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Fausses informations (image d’illustration)
Selon plusieurs spécialistes, les réseaux sociaux amplifient la désinformation Image : S. Ziese/blickwinkel/picture alliance

Comme la majorité des jeunes Africains, Davina, une jeune Ivoirienne, se sert des réseaux sociaux pour à la fois s'informer et se distraire.

"Personnellement, pour rester informée, quand je me réveille, j'allume ma connexion pour voir les nouvelles dans les groupes whatsapp."

Jean Bondo, originaire de la République démocratique du Congo, est un autre utilisateur fréquent des réseaux sociaux.

"Les réseaux sociaux me permettent de me connecter à moindre coût pour trouver des informations. Ces canaux me permettent d'être à la Une de l'actualité", déclare-t-il. 

La dépendance aux médias sociaux, une brèche à la désinformation

En juin 2024, KnowBe4 a mené une enquête dans cinq pays africains - Botswana, Kenya, Maurice, Nigeria et Afrique du Sud. Les résultats sont sans appel : la société de sécurité informatique montre que la dépendance des Africains vis-à-vis des médias sociaux pour trouver l'information les rend vulnérables à la désinformation.

Gros plan d'un doigt pointant vers l'application mobile Facebook affichée sur l'écran d'un smartphone à côté de celles de X, Whatsapp, Telegram, TikTok, Threads, etc.
De plus en plus de pays demandent aux réseaux sociaux de combattre la désinformation Image : Jonathan Raa/NurPhoto/picture alliance

L'enquête, à laquelle ont participé 500 personnes, a révélé que la grande majorité des utilisateurs (84 %) préfèrent utiliser les médias sociaux pour s'informer plutôt que les canaux traditionnels.

Selon Paul Joël Kamchang, spécialiste des questions de désinformation au sein de la plateforme africaine des fact-checkers francophones, cette tendance s'explique par l'arrivée d'Internet. 

"Très peu d'africains suivent les médias classiques notamment la radio, la presse écrite ou la télévision. On va constater que l'utilisation de la presse écrite a sensiblement diminué dans certains pays justement à cause de l'arrivée de l'internet", a déclaré Paul Joël Kamchang. 

Fausses informations à l'approche des élections 

Sachant que les réseaux sociaux sont très prisés par les jeunes, les hommes et femmes politiques les utilisent pour diffuser de fausses informations sur les candidats adverses, via de faux comptes.

Des personnes portent un masque pour se protéger de la variante Omicron du coronavirus à Harare, au Zimbabwe, le 28 novembre 2021
Les jeunes seraient plus perméables aux fausses informationsImage : Nyasha Handib/AA/picture alliance

Bilal Taïrou, le coordonnateur de l'alliance africaine de vérification des faits, craint une prolifération de la désinformation.

"L'année 2024 est considérée comme une année électorale en Afrique. Ma première crainte est qu'il y ait une prolifération de la désinformation. Les élections à venir seront comme un terrain propice à la désinformation qui viendra saper le processus démocratique."

Une bonne éducation aux médias 

Pour lutter contre la désinformation en Afrique une bonne éducation aux médias s'impose selon le spécialiste Paul Joë Kamchang.

"Nous devons éduquer nos enfants aux médias, cela doit faire partie du programme scolaire pour renforcer leur sens du discernement face à l'information. Nous devons également renforcer les journalistes dans la vérification des faits, car certaines personnes ne prennent plus la peine de vérifier les informations et se fient aux réseaux sociaux."

Dans le rapport sur les risques mondiaux du Forum économique mondial ( WEF ) de cette année, la désinformation et la mésinformation ont été classées pour la première fois au premier rang des préoccupations, à cause, notamment, du risque d'augmentation dans les deux prochaines années des troubles sociaux en lien avec les fausses informations.