Les Grecs, victimes collatérales de la crise
30 juin 2015Quatre minibus remplis de six tonnes d'aide humanitaire, dont des médicaments, des appareils médicaux ou encore des produits de soin hygiénique. Acheminé par ferry, le matériel a été distribué à 18 cliniques, orphelinats, centres sociaux et maisons d'accueil pour personnes handicapées... Cela se passe en Grèce, à l'initiative d'un Autrichien qui a fondé l'association "Aide pour la Grèce" pour répondre à sa manière à la crise de la dette.
C'est un reportage de la télévision allemande sur l'état catastrophique des hôpitaux grecs qui a conduit Erwin Schrümpf à prendre cette initiative en 2012. Depuis, il a fait 32 fois le voyage en minibus depuis Salzbourg. Avec à son bord des tonnes de dons, collectés entre autres auprès d'entreprises pharmaceutiques autrichiennes et allemandes.
"Cela fait deux ans et demi que nous faisons cela. La situation n'a jamais été aussi grave. Les routes sont vides. Les gens sont tendus, personne ne sourit. On est arrivé à un point où dans les hôpitaux et orphelinats, il n'y aura bientôt plus de nourriture. C'est de la folie!"
Le vice-chancelier allemand, Sigmar Gabriel, a promis récemment une "aide humanitaire complète" aux Grecs en cas de faillite. Néanmoins, la Grèce ne figure pas en haut de l'agenda des projets humanitaires financés par le gouvernement. L'aide à la Grèce reste donc, pour l'instant, entre les mains d'initiatives locales, à l'instar du réseau de l'Eglise protestante Diakonie Württemberg qui soutient déjà des projets de distribution gratuite de nourriture en Grèce et serait prêt à élargir son intervention si nécessaire. Son président, le pasteur Dieter Kaufmann:
"Nous sommes préparés à cette éventualité dans le sens où la Diakonie travaille déjà beaucoup avec des collaborateurs grecs et a traditionnellement des relations avec la Grèce. Nous allons probablement renforcer ces relations car l'urgence va devenir de plus en plus grande."
Quatre millions de Grecs sur une population de 11 millions seraient directement menacés de pauvreté. Pour l'Autrichien Erwin Schrümpf, l'Europe ne peut pas laisser faire ça. Il réclame notamment une aide d'urgence pour un centre d'accueil d'enfants handicapés à Patras, qu'il a visité lors de son dernier séjour. 66 enfants attendent que quelqu'un vienne leur apporter de la nourriture car la direction du centre n'a plus d'argent pour en acheter.