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Les dossiers européens de l'Allemagne et de la France

Hugo Flotat-Talon | Avec agences
10 décembre 2021

Olaf Scholz est en France pour son premier déplacement de chancelier. Les deux pays pourraient faire cause commune sur certains dossiers européens.

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Olaf Scholz et Emmanuel Macron à Paris le 10 décembre
Olaf Scholz a réservé sa première visite à l'étranger à la FranceImage : Eliot Blondet/abaca/picture alliance

C'est le premier voyage à l'étranger pour le nouveau chancelier allemand ce vendredi 10 décembre. Olaf Scholz a déjeuné avec Emmanuel Macron à Paris ce midi. Visite traditionnelle : depuis la fin de la seconde guerre mondiale, c'est généralement chez le voisin français qu'un nouveau chancelier se rend juste après son élection pour sa première visite. Le nouveau gouvernement allemand se veut ambitieux sur la scène européenne, alors même que la France va prendre la présidence de l'Union en janvier pour six mois. Les deux pays pourraient faire avancer ensemble certains dossiers importants de politique étrangère. 

La protection du climat

Le parlement européen de Strasbourg
L’Europe veut être le premier continent climatiquement neutre d’ici à 2050Image : Elyxandro Cegarra/PanoramiC/imago images

Il y a d'abord le dossier du climat. L'Europe veut devenir le premier continent neutre en carbone d'ici 2050 et l'Allemagne et la France veulent du concret. Le président français a annoncé, jeudi 9 décembre, vouloir des mesures, pour interdire ou taxer les importations de certains produits en Europe qui contribuent trop au réchauffement climatique. Sur ce point, Bruxelles compte aussi sur l'Allemagne et s'est déjà réjoui que les Verts soient dans le gouvernement allemand.

Les questions migratoires

Autre dossier important, où l'Allemagne et la France pourraient faire bouger les lignes : les frontières et les questions migratoires. Emmanuel Macron veut réformer l'espace Schengen et pourrait s'entendre avec l'Allemagne. "Sur la question de la migration, il y a un point de convergence qui est clairement le fait de partager la charge sur les migrants, de ne pas tout faire peser sur les pays d'accueil", explique Marion Gaillard, historienne spécialiste des relations franco-allemandes et des questions européennes dans une interview à l'agence de presse Reuters. "Les deux pays veulent continuer dans ce système de répartition des migrants. L'accord de coalition en Allemagne va même plus loin que les positions françaises puisqu'il y a l'idée que Frontex doit participer au sauvetage en mer et qu'il faut mettre un terme au push-back, c'est-à-dire qu'il faut arrêter de refouler."

Office fédéral de la migration et des réfugiés (BAMF)
Le nouveau gouvernement allemand définit l'Allemagne comme "un pays d'immigration moderne" et veut "créer les conditions d’un nouveau départ en matière de migration et de politiques d’intégration"Image : Daniel Karmann/dpa/picture alliance

Les relations avec l'Afrique

En février, l'Allemagne participera aussi au sommet entre l'Union européenne et l'Union africaine, annoncé également par le président français Emmanuel Macron. Sommet pour "refonder la relation entre les deux continents", dit la France qui parle d'un "new deal économique et financier avec l'Afrique".

Lire aussi → Nouveau gouvernement allemand : quelle place pour l'Afrique ?

Récemment, Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères français, avait insisté sur le rôle "crucial à jouer" de l'Allemagne au Sahel, où la France souhaite engager plus largement ses partenaires européens au côté de sa force Barkhane.

La défense européenne 

Enfin, la France et l'Allemagne devraient aussi jouer un rôle important dans les questions de défense commune. Paris veut faire avancer la coopération. En visite en France et à Bruxelles jeudi 10 décembre, la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, s'est dit ambitieuse concernant l'Organisation de défense transatlantique. "Pour nous, il est assez clair que l'Otan reste un pilier indispensable pour la sécurité en Europe", a-t-elle déclaré. "Nous voulons développer et renforcer l'alliance transatlantique dans le domaine politique et dans tous les autres domaines." 

Entrainement de l'Otan
L’objectif de consacrer 2 % du PIB aux dépenses de défense de l’Otan, voulu par l'organisation, n'est pas inscrit dans l’accord de coalition du nouveau gouvernement allemandImage : Raigo Pajula/AFP/Getty Images

Pour autant, le budget que l'Allemagne veut y consacrer reste flou pour l'instant. Une question qu'Olaf Scholz va certainement évoquer vendredi soir à Bruxelles avec le patron de l'Otan.