Les combats perturbent les activités scolaires à Goma
23 janvier 2025A l'institut Oméga situé dans le quartier Mugunga, dans l'ouest de Goma, c'est depuis lundi que les activités scolaires sont paralysées, explique Thierry Kapaya, chargé de la discipline dans cet établissement.
"D'abord lundi, nous avons bien démarré les activités scolaires, jusqu'à ce qu'autour de 10h00, lorsque de fortes détonations d'armes lourdes commençaient à se faire entendre. Nous avions alors demandé aux enfants de rentrer à la maison, et de revenir mercredi. Malheureusement ce mercredi, nous avons encore travaillé jusqu'à 10h00. Nous avons décidé de suspendre les activités jusqu'à lundi, pendant que nous observons l'évolution de la situation sécuritaire dans cette partie de la ville.", regrette Kapaya.
Les quartiers Mugunga et Lac-vert dans l'ouest de Goma sont sur la ligne d'appui des forces terrestres de l'armée congolaise.
Inquiétude des habitants
Les tirs des soldats congolais provoquent parfois des répliques des rebelles depuis les colines autour de la cité de Sake, proche de Goma. Cette situation d'insécurité est à la base de la décision de certains chefs d'établissements scolaires de suspendre les activités pédagogiques.
Guël Mamlaka, un acteur de la société civile, s'inquiète du sort des milliers d'enfants en errance dans les rues de Goma.
"Aujourd'hui, les enfants sont en train de déambuler dans des avenues, ils sont exposés à tous les risques d'accidents routiers, ce qui peut entraîner des pertes de vies humaines, seulement parce qu'ils ne vont pas au cours.", dit-il.
"Cette suspension des activités scolaires peut également affecter très négativement leur niveau intellectuel, car comme vous le savez déjà, au début de l'année il y avait des mouvements de grève des enseignants, et voilà qu'aujourd'hui les enfants n'étudient pas suite à l'insécurité.", prévient Mamlaka.
"La population vit sous le joug d'une précarité indescriptible"
Depuis ce mercredi, les combats se poursuivent autour du village de Nzulo à une dizaine de kilomètres de Goma où les rebelles ont effectué une percée après leur prise de la cité de Minova mardi. La coordination provinciale de la société civile "Forces vives du Nord-Kivu" dont John Banyene est le responsable, demande au gouvernement congolais de lever toutes les charges fiscales pour soulager les populations meurtries de cette province.
"La coordination provinciale de la société civile Forces vives du Nord-Kivu exige à son Excellence Monsieur le président de la République démocratique du Congo d'ordonner à la Première ministre de signer un décret suspendant la perception des impôts et taxes, car la population du Nord-Kivu vit sous le joug d'une précarité indescriptible.", déplore Banyene.
Ces deux dernières semaines, la situation humanitaire déjà précaire dans l'est de la RDC connaît un autre pic alarmant suite à l'avancée des rebelles du M23 soutenus par l'armée rwandaise dans la province du Sud-Kivu.