230112 Iran Sanktionen EU
23 janvier 2012Plus des trois quarts des revenus en devises de la république islamique proviennent de ses exportations de gaz et de pétrole. Exportations qui se sont chiffrées à 75 milliards de dollars l'an passé. Si l'occident arrivait à empêcher ces ventes, la santé économique de l'Iran s'en ressentirait, c'est ce que l'on pense à Bruxelles mais aussi à Téhéran. Le Professeur Zibakaram, de la faculté de Sciences politiques de l'université de Téhéran :"Si vous essayez par tous les moyens de priver l'Iran de ces revenus, alors vous déclarez la guerre à l'Iran parce que vous détruisez ainsi l'existence même du régime islamique."
Selon les Européens, Téhéran utilise une partie importante de ses revenus pétroliers pour développer son programme nucléaire stratégique. "L'option d'un Iran doté de l'arme nucléaire ne peut être acceptée" car cela représenterait "un danger non seulement pour la région mais pour le monde entier", a estimé le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle. L'Union européenne veut aussi geler les avoirs de la Banque centrale iranienne dans les 27 pays membres. "Notre objectif est d'empêcher la prolifération d'armes nucléaires au Moyen Orient qui pourrait lancer une course à l'armement dans la région et qui pourrait remettre en question le traité de non- prolifération des armes nucléaires " , a notamment déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague.
L'UE achète 20% du pétrole iranien
Plus de 60% vont vers la Chine, le Japon, l'Inde et la Corée du Sud. Ces derniers jours, les Etats-Unis ont plaidé avec insistance auprès des dirigeants de ces 4 pays pour qu'ils s'associent à l'embargo sur le pétrole iranien. Tokyo et Séoul suivront Washington en grinçant des dents. Le gouvernement indien a fait savoir lui qu'il ne se sent lié qu'à des sanctions décidées par l'ONU. A Pékin, le gouvernement reste réservé s'affirmant soucieux d'une possible escalade au Moyen Orient et estime que des sanctions ne peuvent guère résoudre les problèmes avec l'Iran. Ces sanctions progressives qui visent l'importation, l'achat et le transport de brut et de produits pétroliers iraniens n'entreront pleinement en vigueur que le 1er juillet 2012.
L'économie de l'Iran, pays de 75 millions d'habitants, est poussive et l'inflation y est élevée. Au cours des douze derniers mois, le rial, la monnaie iranienne a perdu près de la moitié de sa valeur par rapport au dollar et à l'euro. Le régime de Téhéran ne peut apprécier les sanctions à son égard, la question est maintenant de savoir comment il va réagir.
Auteur: Reinhard Baumgarten / Philippe Pognan
Edition : Marie Ange Pioerron