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Le travail au noir, soupape de sécurité en Espagne

Cadot, Elisabeth21 juin 2012

Comment stopper la crise qui ravage les économies de l'Europe ? L'austérité prônée par l'Allemagne depuis deux ans ne suffit pas. Il faut donner un élan à la croissance. La question est de savoir comment.

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Avec plus de 24% de sa population active au chômage, soit plus de cinq millions de personnes, l'Espagne détient le record des pays de l'Union européenne. Depuis le début de la crise économique fin 2008, le nombre de chômeurs a tout simplement doublé dans le pays, et il continue d'augmenter. Malgré cette dégradation du marché du travail, il n'y a pas eu d'explosion sociale en Espagne. Un calme relatif qui peut s'expliquer par l'importance de l'économie souterraine, qui représente plus de 20% du PIB espagnol, comme a pu le constater notre correspondant à Madrid, Guillaume Bontoux.

Le piège de l'austérité

Il aura tenu aussi longtemps que possible, mais rien n'y a fait ... le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy a dû faire appel à l'aide de ses partenaires pour renflouer les banques espagnoles menacées de faillite. Mais derrière ce soutien aux banques, il n'est pas exclu qu'un sauvetage plus complet soit nécessaire. Le pays, fragilisé par l'éclatement de sa bulle immobilière en 2008, s'est enfoncé officiellement pour le deuxième semestre consécutif dans la récession. Et le piège de l'austérité semble se refermer : l'Organisation internationale du travail (OIT) remarque que malgré la politique d'austérité drastique menée par Madrid, les déficits espagnols n'ont diminué que très faiblement de un demi pour cent du PIB entre 2010 et 2011. L'eurodéputé allemand Sven Giegold, membre du groupe des Verts, analyse l'échec de la seule politique d'austérité et propose une croissance verte.

La lumière au bout du tunnel

La Grèce vient, après un mois et demi d'un processus électoral agité, de constituer son gouvernement. Anni Podimata, eurodéputée grecque et vice-présidente du Parlement européen, espère, nous a-t-elle confié, un assouplissement de la politique d'austérité vis-à-vis de son pays. Il ne s'agit pas, dit-elle, de se détourner d'une discipline budgétaire indispensable, mais de redonner un peu d'espoir au peuple grec, pour qu'il accepte les lourds sacrifices qu'il doit fournir.