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Le Tchad mise sur la parité à l'Assemblée

Blaise Dariustone
23 janvier 2025

Au Tchad, 34% des députés qui vont siéger au Parlement sont des femmes. Cette première pour le pays est rendue possible grâce à une loi sur les quotas.

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Tchad: manifestation contre les violences faites aux femmes à N'Djamena. Une femme parle dans un mégaphone. Elle brandit une pancarte sur laquelle on devine le slogan : "Je suis une femme, pas un objet" (illustration)
Le Tchad est secoué par des polémiques au sujet des violences faites aux femmes. Certain.e.s espèrent que des élues plus nombrueses aideront à faire changer les choses.Image : Cynthia Nguena Oundoum/DW

Au Tchad, les femmes se réjouissent de leur relatif succès aux dernières élections législatives.

Selon les résultats définitifs de ces élections publiés par le Conseil constitutionnel, il y a quelques jours, au moins 34 % des élus qui vont siéger dans la prochaine Assemblée nationale sont des femmes.

Cette augmentation de la part des femmes est une première dans l'histoire du pays. Elle a été rendue possible par une loi qui impose le respect de quotas sur la présence de femmes sur les listes électorales.

Députés tchadiens à l'Assemblée (archive de 2020)
Au Tchad, en 2020, le Parlement était encore très majoritairement masculinImage : Blaise Dariustone/DW

30% de femmes au moins

La quatrième législature qui sera mise en place verra la présence dans l'hémicycle de 64 femmes sur 188 députés, soit 34 %. Une progression spectaculaire par rapport à la première législature, au cours de laquelle ne siégeaient que deux femmes sur 125 députés : c'était en 1997, juste après la première élection d'Idriss Déby à la présidence.

Entre-temps, le bilan pour les femmes s'était quelque peu amélioré, avec notamment 29 femmes lors de la dernière législature, mais la composition de la dernière Assemblée nationale est de loin la plus favorable aux femmes.

Cette évolution a été rendue possible grâce à une ordonnance de 2018, qui a instauré la parité dans les fonctions électives et nominatives au Tchad.

"Je suis élue comme les hommes"

C'est un pas important que salue la journaliste Mariam Achene qui va désormais siéger dans la nouvelle Assemblée.

"Ce pourcentage est d'abord une transition vers une gouvernance plus équitable, estime l'élue. Et quand il y a une gouvernance plus équitable, ça veut dire que les décisions seront enrichies par les perspectives qui sont aussi diversifiées. Notre présence pourrait influencer certaines décisions, surtout celles concernant les droits de la femme qui sont souvent prises sans leur consultation.

Notre succès à l'Assemblée nationale peut aussi inspirer les jeunes filles à s'engager dans la politique et nous espérons qu'à la prochaine législature, il y aura égalité. Si notre code de la famille est bloqué à l'assemblée, c'est parce que les femmes ne sont pas majoritaires. A l'Assemblée nationale, personne ne peut m'empêcher d'avoir ma place, car je suis élue comme les hommes".

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Beaucoup d'efforts à fournir

Tout en saluant également cette évolution, la ministre de la Femme et de la Protection de la petite enfance, Amina Priscille Longoh, rappelle que les femmes doivent encore travailler deux fois plus pour être acceptées par leurs collègues masculins.

"La chance que nous avons, c'est que le chef de l'Etat fait de la participation politique des femmes une priorité de son agenda", déclare la ministre à la DW.

Au Tchad comme ailleurs dans le monde, les femmes représentent 52% de la population, mais elles souffrent toujours d'une faible représentativité dans les instances décisionnelles pour plusieurs raisons, essentiellement culturelles et religieuses.

Vue arienne de N'Djamena
Blaise Dariustone Correspondant au Tchad pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais