Le scandale de la viande avariée
4 septembre 2006Et c’est reparti, s’indigne le Hessich/Niederächsische Allgemeine, de nouveau, des aliments avariés ont été mis sur le marché. La colère gronde, les appels à des contrôles plus stricts et des peines plus sévères pour les responsables se multiplient mais au bout du compte, rien ne change vraiment. Et le quotidien d’en indiquer les causes : l’Etat a de moins en mois d’argent pour financer des contrôles vraiment efficaces, le profit des criminels reste très importants et le consommateur refuse de changer sa mentalité du « tout-avoir-pour-pas-un-rond ».
Pour la Tageszeitung, de Berlin, l’écœurement provoqué par la viande avariée n’a rien à envier à celui qu’éprouvent les défenseurs du consommateur au vu du ballet de tactique politicienne affiché par les ministres bavarois. Mais à quelque chose malheur est bon. Le consommateur a ainsi la chance de revoir sa manière de consommer.
Que lui conseiller, à ce consommateur ? reprend la Mitteldeustche Zeitung. Eh bien, de mieux regarder ce qu’il achète, où il l’achète et à quel prix. Seulement, le consommateur n’est pas le seul coupable. Lorsqu’il achète de la viande, à quelque prix que ce soit, le consommateur doit pouvoir être sûr de ce qu’il achète et de ce qui atterrit dans son assiette.
L’Abendzeitung, critique la manière dont les politiques gèrent ce dossier. Au lieu d’informer vraiment le consommateur, de citer nommément les fournisseurs fautifs, les ministres bavarois Seehofer et Schnappauf ne cessent de se renvoyer la faute. Pourtant, un simple coup d’œil sur l’enchevêtrement des responsabilités entre services municipaux, régionaux et fédéraux démontre que ce « maquis des compétences » ne peut qu’encourager les activités criminelles.
La Westdeutsche Zeitung va plus loin : les peines de prison pour de tels délits sont théoriques. Et une amende de 20 000 euros maximum n’est qu‘une péripétie mineure pour un grossiste qui en gagne dix fois plus en écoulant sa marchandise avariée. Heureusement, les hommes politiques ont reconnu cet état de fait. Malheureusement, ils ne vont pourtant pas aussi loin que leurs homologues de Grande-Bretagne où les noms de tels criminels sont publiés sur Internet, conclut le quotidien.