Le Rwanda, champion du ramassage des ordures
14 novembre 2011Il est cinq heures trente du matin à Kigali. Alice, employée de maison, balaye l'entrée de la propriété. Ordre du patron qui, lui-même, répond aux injonctions des autorités, selon Alice : "Avant, il n'y avait pas de mur de soutainement ici. Ils nous ont demandé d'en ériger un et de planter du gazon pour que ce soit plus beau. Les autorités empruntent souvent cette route et vérifient si tout est bien entretenu."
Une taxe pour le ramassage des déchets
Dans chaque quartier, associations et autres coopératives s'occupent de l'hygiène et de la propreté. Spécialisations, nettoyages des principales artères, entretien des canalisations et ramassage des ordures. Ici aussi, les ménages sont mis à contribution : pour le ramassage des déchets ménagers par exemple, entre 1.000 et 2.000 francs rwandais par mois. Insignifiant pour certains, problèmatique pour les gagne-petit, comme en témoigne cet habitant de Kigali : "Les autorités connaissent très bien les moyens des Rwandais et devraient revoir les contributions à la base. Les Rwandais sont nombreux et même une contribution de 300 francs serait utile."
Des travaux communautaires
Autre façon de contribuer à la propreté, les travaux communautaires organisés chaque dernier samedi du mois. Nicodeme y participe régulièrement, mais estime que le concept devrait être amélioré : "Ce que je regrette, c'est que la population ne s'est pas encore approprié l'initiative. Ce sont les autorités qui donnent les directives, alors que c'est la population qui devrait choisir les activités à réaliser. Les résultats en seraient meilleurs."
Les autorités affirment comprendre les préoccupations de la population mais estiment aussi que la propreté de la ville vaut bien certains sacrifices.
Le plus Web : écoutez ci-dessous le reportage de notre correspondant à Kigali, Emmanuel Rushingabigwi !
Auteur : Emmanuel Rushingabigwi
Edition : Cécile Leclerc