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La possible arrivée de populations inquiète au Nord-Kivu

Wendy Bashi
7 août 2024

Un député provincial fait état de l’arrivée de femmes et d'enfants en provenance du Rwanda vers Rutshuru et Masisi. La société civile reste prudente.

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République démocratique du Congo | Réfugiés à Goma (Photo d'illustration)
L'est congolais, en particulier la province du Nord-Kivu, connaît un pic de crise depuis novembre 2021, avec la résurgence du M23 (Photo d'illustration)Image : picture alliance / Xinhua News Agency

Le député provincial Romain Kaurwa Bazungu explique à la DW qu’en tant que sa mission est de défendre les intérêts du peuple congolais. C’est pour cela, dit-il, qu’il a jugé bon d’alerter sur cette situation dans la province du Nord-Kivu et les conséquences que pourraient engendrer l’arrivée de ces populations qui proviendraient du Rwanda.

"Nous avons été alertés par la population à propos de quatre véhicules qui ont amené des populations venant du Rwanda " (Romain Kaurwa Bazungu)

"Avant hier, nous avons été alertés par la population dans le territoire de Masisi et dans le Rutshuru- occupés par les terroristes du M23- à propos de quatre véhicules qui ont amené des populations venant du Rwanda et en majorité ce sont des femmes et des filles", confie le député provincial.

"Il y a eu une menace proférée par le M23 à l’endroit des populations déplacées comme quoi ces populations amenées du Rwanda vers ces deux territoires, on va les installer dans les parcelles et dans les champs de la population qui s’est déplacée. Les craintes c’est que cette situation risque de nous plonger dans des conflits interminables, des conflits fonciers", ajoute-t-il.

Prudence du côté de la société civile

La plupart des acteurs de la société civile qui œuvre dans le territoire de Rutshuru ont dû quitter leur ville àl’arrivée du M23.
Jonas Pandasi de la nouvelle société civile reste prudent et évoque des personnes qui auraient pu trouver refuge au Rwanda suite aux conflits armés en RDC:

"Nous estimons que cela est possible parce que ce soit le gouvernement ou la société civile, on reconnaît que nous avons nos compatriotes qui se sont réfugiés au Rwanda, d’autres en Ouganda. Si on apprend aujourd’hui qu’il y en a certains qui sont revenus pendant que cette partie du pays est occupée par le M23 nous pensons que c’est possible."
 
Un avis que partage également Augustin Muhesi, professeur de sciences politiques au Nord-Kivu. Selon lui, "le problème qui pourrait se poser à ce moment-là serait de dire, s’il pourrait arriver que des déplacés ou des personnes présumées réfugiées rentrent au Congo sans mécanisme de contrôle  cela veut dire qu’il n’y a pas d’autorités de l’état congolais, il n’y a pas d’Ong internationale qui traitent ce genre de questions, ça pourrait être une opération ratée puisqu’on ne sait pas exactement qui va entrer".

Dans ce cas, poursuit l’enseignant, "l’identification n’aura pas été faite correctement ce qui pourrait permettre l’infiltration sur le sol congolais de personnes qui n'avaient rien avoir avec le sol congolais au départ".
Interrogée à ce propos, une personnalité de l’Alliance Fleuve Congo, alliance dont fait partie le M23, estime que tout cela n’est que de la  propagande et du populisme.