Le rapport Goldstone à Genève
29 septembre 2009Juste après la parution du rapport il y a deux semaines, le gouvernement israélien avait déclenché ce que les journaux appellent "l'opération anti-Goldstone". L'objectif : empêcher que les conclusions de la commission ne parviennent jusqu'au Conseil de sécurité de l'ONU. Le premier ministre Benjamin Netanyahu :
« Je vais discuter avec les plus hauts dirigeants politiques de la communauté internationale. Je vais leur rappeler qu'ils affirment nous soutenir dans notre droit à l'autodéfense. Que l'on doit prendre des risques pour aboutir à la paix et que dans ce cas-là, ils respectent notre droit. Qu'ils disent tout cela maintenant et pas après le prochain accord! Qu'ils condamnent ce rapport et fassent en sorte d'en freiner les conséquences, maintenant! »
Le rapport Goldstone dénonce par ailleurs les crimes de guerre commis par le Hamas. Hamdi Shaqqura est porte-parole du centre palestinien pour les droits de l'homme à Gaza:
« J'ai parlé avec quelques-uns des députés du Hamas. Eux aussi, ils sont bien conscients du fait que des attaques de civils avec des roquettes palestiniennes nuisent à la cause nationale dans son ensemble. »
La cause palestinienne serait donc en danger, mais aussi et surtout le processus de paix. Le président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas a menacé de saisir la Cour Pénale Internationale de la Haye pour qu'elle enquête sur les crimes dénoncés dans le rapport Goldstone. La réaction d'Israël ne s'est pas fait attendre : le gouvernement prévoit des sanctions matérielles envers les Palestiniens, et notamment le blocage de la licence d'un second réseau téléphonique en Cisjordanie.
On est donc loin d'une reprise des pourparlers malgré les efforts des Etats-Unis. La tournée dans la région de George Mitchell, l'émissaire spécial, n'a rien donné. Quant à la rencontre entre Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas orchestrée par le président américain Barack Obama la semaine dernière en marge de l'assemblée des Nations Unies, elle était avant tout symbolique.