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Le procès du putsch de 2015 suspendu à Ouagadougou

Richard Tiéné
28 février 2018

Au Burkina Faso, le procès du coup d'Etat manqué de 2015 a été suspendu hier après le départ des avocats de la défense. Cette affaire nourrit beaucoup d’attentes et de passions au sein de la société civile burkinabè.

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Burkina Faso Djibril Bassolé
Image : Getty Images/AFP/A. Ouoba

'Les responsabilités et les pénalités doivent être situées'(Serge Bayala) - MP3-Stereo

Blessé pendant le coup d’Etat manqué, l’activiste Serge Bayala n’attend pas de miracle de ce procès. Son vœu le plus cher est que justice soit rendue aux victimes et aux martyrs.

"Nous autres qui avons des séquelles physiques liées à cette page sombre de notre histoire collective nous voulons simplement que la nation toute entière reconnaisse qu’à un moment donné nous avons interrompu la marche glorieuse de notre pays. Il y a des gens qui sont coupables de cela. Que les responsabilités et les pénalités soient situées. Un coup d’Etat ne peut être couvert sous des adjectifs démocratiques et faire certificat d’acceptation populaire", explique-t-il.

Pour le secrétaire exécutif du parti la Nouvelle Alliance du Faso (NAFA), l’injustice fertilise le terreau de la violence. "Cela se produit très souvent lorsqu’on se sent lésé par la justice. Alors les uns et les autres trouvent des moyens, bandent les muscles et veulent eux-mêmes se protéger" souligne Aziz Dabo.

Caroline Yoda, présentatrice vedette du journal de la télévision BF1, fait partie des journalistes arrêtés et écroués à la maison d’arrêt et de correction des armées dans le cadre de cette affaire. Pendant quatre mois elle était en prison avant d’être blanchie.

"Je ne pensais pas qu’un jour je pouvais être mêlée à une histoire de ce genre. Six chefs d’inculpation ; on m’a reproché d’avoir aidé les putschistes. Je suis née dans un camp militaire à Bobo-Dioulasso. Mon papa était officier de l’armée. J’ai grandi dans le camp militaire. J’ai toujours été proche des militaires", s’indigne la présentatrice.

 Quant à  Simon Cephas Bamouni, il n’a pas grandi dans un camp militaire mais reste toutefois très proche du Général Djibrill Bassolé dont l’innocence pour lui est une évidence.

"Diendéré qui a même accepté le coup a tout simplement dit que Djibrill n’était pas avec les hommes. Il n’est pas impliqué et ceux qui l’accusent ont leur raison",déclare Simon Bamouni.

Perçus au départ par une frange de la population comme des traitres de la République, de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger que les putschistes de septembre 2015 parlent afin d'éclairer l’opinion publique sur les zones d’ombre de ce coup de force qui passionne les débats.