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Le parallèle de Merkel

Christophe LASCOMBES6 février 2006

De manière surprenante, devant la 42ème Conférence sur la Sécurité de l’OTAN, la chancelière allemande Angela Merkel a sévèrement critiqué le régime iranien et osé un parallèle audacieux en comparant la menace que représente Téhéran et les débuts du national-socialisme en Allemagne, suscitant on s’en doute d’abondants commentaires dans la presse allemande de ce lundi.

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A l'image de ces manifestants, la chancelière allemande rejette fermement les visées nucléaires de Téhéran.
A l'image de ces manifestants, la chancelière allemande rejette fermement les visées nucléaires de Téhéran.Image : AP

Pour Die Welt, Angela Merkel, en tirant ouvertement la leçon de l’échec de la politique d’apaisement des années 1930, montre comment affronter les visées nucléaires de l’Iran. Que l’on ne s’y trompe pas, ceci n’est pas une tentative de séduction au profit de l’OTAN. Au contraire de ses prédécesseurs, la chancelière allemande s’inscrit dans une logique au bout de laquelle le sérieux des actes suit celui des paroles.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung relève aussi la détermination du gouvernement fédéral. Mais que se passera-t-il si Téhéran continue de chercher la confrontation ? L’amitié germano-américaine retrouvée, l’entente européenne, la responsabilité globale de la Chine et de la Russie devront alors faire leurs preuves.

L’Occident réagit encore avec modération, relève la Süddeutsche Zeitung. La stratégie prudente d’escalade des représailles, le vote massif au sein de l’AIEA en faveur de la résolution européenne, où même l’Inde et le Brésil ont fait cause commune avec les autres pays, démontrent amplement la détermination du front commun contre l’Iran tout en laissant suffisamment de place pour les négociations et les compromis.

Pour la Tageszeitung, l’espoir d’éviter une nouvelle guerre au Proche-Orient, un conflit qui aurait des conséquences fatales, réside dans la proposition de Moscou d’assurer la fabrication du combustible nucléaire iranien. Mais pour cela, seule une diplomatie intelligente permettra d’isoler le président iranien avec l’aide des forces modérées. Toute sanction risque fort de renforcer et de stabiliser le régime d’Ahmadinejdad.

Même diagnostic pour la Frankfurter Rundshau qui estime qu’il faut briser le cercle vicieux de la méfiance. Actuellement, seule la proposition russe représente une porte de sortie. Cependant, personne ne sait avec certitude si celui qui saura prendre cette voix gagnera la paix, conclut le quotidien.