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Le Nigeria veut rejoindre la zone de libre-échange

Rodrigue Guézodjè
13 juillet 2018

Le pays est une des plus grosses économies du continent. Son marché d'un peu moins de 200 millions d’habitants serait une contribution décisive à la zone de libre-échange continentale.

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Nigeria Angriff von Nomaden im Bundesstaat Plateau | Muhammadu Buhari, Präsident
Image : Reuters/Nigeria Presidency

Nigeria Buhari / ZlecLe Nigeria ne peut donc s'exclure d'une opportunité aussi importante

Avec un peu moins de 200 millions d'habitants, le Nigeria représente avec l'Afrique du sud la principale puissance économique du continent africain. En émettant une réserve au départ, le président Buhari cherchait à maitriser tous les contours de cette zone de libre-échange et en mesurer les portées économiques pour son pays.

Une prudence légitime selon l'analyste économique béninois Simon Narcisse Tomety.

"Le Nigeria prenant conscience de sa poussée démographique a beaucoup investi ces dernières années, d'abord pour accroitre sa production agricole, élever le niveau de sécurisation pour moins dépendre de l'extérieur." Il s'agit d'une stratégie qui vise à ne pas "dépendre des importations alimentaires de la sous-région; bloquer à un moment donné la réexportation des produits en direction du Nigeria, ils ont fait de gros investissements dans le secteur portuaire. C'est aussi pour être sélectif en ce qui concerne les importations et plus offensifs en ce qui concerne leurs exportations", explique Narcisse Tomety.

Une signature très attendue

Aujourd'hui, seulement 16 % du commerce des pays africains s'effectuent avec d'autres pays du continent. En instaurant cette zone de libre échange commercial, l'Union africaine ambitionne de changer la donne en améliorant les échanges commerciaux intra-africains et en dynamisant les marchés.

Le Nigeria ne peut donc s'exclure d'une opportunité aussi importante, estime Ibrahim Jibrin, Professeur à l'université de Bacock dans l'Etat d'Ogun.

Celui-ci explique que tous les pays ont à y gagner, compte tenu du progrès économique enregistré ces quinze dernières années sur le continent. "La production agricole s'améliore, la technologie s'améliore, donc il y a beaucoup de possibilités pour les transformations économiques africaines. Je suis impressionné par quelques pays comme l'Ethiopie qui s'est lancé dans l'industrie et face à ce challenge, d'autres pays peuvent s'élever et faire tout ce qu'ils peuvent pour améliorer leurs conditions économiques. Donc je pense que ça peut être une situation gagnant-gagnant pour l'Afrique."

L'un des plus grands challenges de cette zone de libre échange commercial reste toutefois le contrôle des barrières douanières entre les pays. Le Nigeria et l'Afrique du Sud, les deux grands ténors économiques du continent ont un rôle important à y jouer.