Le moteur industriel italien en panne
27 octobre 2011Poumon de l’économie italienne, les PME représentent une force de frappe considérable : c’est particulièrement vrai dans le secteur de l’industrie, où on dénombre plus de 500.000 PME, soit presque 10 fois plus qu’en Grande-Bretagne. Ces entreprises occupent une place prépondérante dans le bois et l’ameublement, le textile, l’habillement …mais aussi dans la haute technologie et la mécanique de précision. C'est le "made in Italy" qui s'exporte largement. En temps de crise, autant dire que leur rôle est primordial, mais voilà, le gourvernement Berlusconi n'a pas adopté les mesures nécessaires pour renforcer l'économie. Elle ont donc pris du retard par rapport aux PME allemandes par exemple, et doivent lutter avec des difficultés de financement... c’est le cas de Cisa, une entreprise située en banlieue de Rome, où s'est rendu notre correspondant Thomas Chabolle.
Génération traumatisée
Le taux de chômage le plus élevé pour les jeunes jamais enregistré depuis la première collecte internationale des données en 1991, voilà ce que constate l'OIT, l'Organisation internationale du travail dans son dernier rapport. Il se situait en 2010 à 17.9% précisemment. La crise mondiale a aggravé la situation des jeunes sur le marché du travail : ils sont, d'après le constat de l'OIT, les premiers licenciés, mais les derniers embauchés. Bref, une génération "traumatisée" selon les mots du rapport. Sergio Iriarte Quezade, spécialiste du travail et de l'emploi des jeunes à l'OIT a évoqué une "génération sans avenir, avec emploi précaires ou au contraire au chômage qui ne bénéficiera donc pas suffisamment de prestations sociales..."
Monsieur Euro
Au plan politique, la Commission européenne, que la crise de la dette - gérée directement par Paris et Berlin - a mis plutôt hors jeu, veut revenir au devant de la scène : le président José Manuel Barroso a donc nommé le commissaire Olli Rehn chargé des affaires liées à l'euro. Concrètement, les prérogatives du commissaire qui s'occupe déjà de la surveillance budgétaire des pays européens ne changeront guère. Mais il s'agit plutôt d'un symbole. Ce poste pourrait préfigurer un jour le portefeuille de ministre européen des Finances. Une avancée vers une Europe fédérale. En attendant, ce Monsieur Euro a des compétences qu'il doit partager avec d'autres reponsables, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, le chef de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker mais aussi Herman Van Rompuy, qui doit présider les sommets réguliers de la zone euro pour coordonner justement les travaux sur la monnaie unique. Bref, les fauteuils ne sont pas tout à fait encore attribués...
Auteur: Elisabeth Cadot
Edition: Sébastien Martineau