"Le Mali souffre d'un problème de gouvernance"
7 juillet 2020Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, poursuit les discussions pour trouver une issue à la crise politique née des dernières élections législatives. Dimanche (05.07.20), il a rencontré l’opposition regroupée au sein du Mouvement du 5 juin, le M5. Une rencontre qui n'a pas été concluante pour l'opposition. Elle veut mobiliser la rue vendredi prochain, en appelant à la démission du président.
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Pourtant, début juillet, les responsables du mouvement de contestation ne faisaient plus de la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, un préalable au dialogue. Après la rencontre du dimanche (05.07.20), le mouvement "réaffirme plus que jamais sa détermination à obtenir par les voies légales et légitimes la démission pure et simple" du chef de l'Etat malien.
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Beaucoup de frustrations
Pour Bréma Ely Dicko, sociologue et enseignant-chercheur à l'université de Bamako, il faut un compromis pour éviter le pire. La crise actuelle est, selon lui, la conséquence d’une mauvaise gouvernance. Les élections légsilatives contestées se sont ajoutées à "beaucoup de frustrations liées à la corruption au Mali, lées à la grève des enseignants", selon l'enseignant-chercheur.
Une démission du chef de l'Etat malien compliquerait la situation, prédit-il. M. Dicko pense toutefois qu'il faut aider le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, à finir son mandat.
En sept années de pouvoir, Ibrahim Boubacar Keïta a battu des records en matière d’instabilité gouvernementale. Il a fait appel à sept Premiers ministres.
Mi-juin, le président malien a reconduit son Premier ministre Boubou Cissé, en le chargeant de former un nouveau gouvernement, toujours attendu. Cette reconduction est survenue alors que le Mouvement du 5 juin insistait sur la démission du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta.