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Abuja confirme la disparition de 110 jeunes filles à Dapchi

Philipp Sandner | Kossivi Tiassou
26 février 2018

Le gouvernement nigérian confirme la disparition des 110 étudiantes à Dapchi, probablement enlevées par Boko Haram. La milice islamiste est affaiblie mais toujours très puissante.

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Nigeria Mädchenschule in Dapchi
Image : DW/A. Kriesch

Après des hésitations et la confusion, le ministère nigérian de l'Information a finalement confirmé, ce dimanche, la disparition de 110 jeunes étudiantes de l'école publique de Dapchi, dans l'Etat de Yobe au Nigéria. Leur école avait été attaquée par de supposés membres du groupe jihadiste Boko Haram lundi 19 février. Les parents de l'école avaient, jeudi dernier déjà, recensés 105 noms de jeunes filles dont ils étaient sans nouvelles. 

Nigerias Terror geht weiter
En 2014, Boko Haram avait déjà enlevé 276 lycéennes à Chibok.Image : DW/K. Gänsler

Un enlèvement qui rappelle celui de Chibok en 2014. À l'époque, le président Muhammadu Buhari, alors chef de file de l'opposition et candidats déclaré à la présidentielle, avait accusé son prédécesseur et promis de vaincre le groupe terroriste. Mais aujourd'hui, le même scenario se reproduit et Boko Haram continue de défier Buhari. Le groupe est affaibli mais continue d'imposer sa terreur. Les habitants sont toujours victimes des raids quotidiens et d'attentats suicides de la secte islamiste.

"Dissimulation gouvernementale"

Un camouflet pour le président Muhammadu Buhari qui avait pourtant promis de vaincre la milice. Lorsqu'il a été élu en avril 2015, Boko Haram avait déjà kidnappé 276 filles à Chibok. Une centaine reste à ce jour entre les mains de Boko Haram.  l'époque, le président Buhari avait déclaré que l'enlèvement des filles de Chibok était un exemple cuisant de l'échec du gouvernement précèdent. "Le gouvernement essaie aujourd'hui de dissimuler la capacité de nuisance de Boko Haram", estime Tsambido Hosea-Abana, le président de l'Association pour la libération des filles de Chibok "Il déclare avoir vaincu l'organisation terroriste, et quelques jours plus tard survient cet enlèvement."

Le président Buhari a réformé l'armée et défait militairement la milice qui contrôlait de grandes parties du nord-est du pays en 2015. Une stratégie du président qui a relativement marché au début, mais le problème fondamental reste la faiblesse de l'infrastructure de l'État dans le nord-est du Nigeria. "Fondamentalement, Boko Haram n'a plus de territoire. Si la situation s'est un peu améliorée, c'est principalement parce que les soldats sont mieux payés et que le quartier général militaire a été transféré à Maiduguri dans l'Etat de Borno", explique le politologue allemand, Heinrich Bergstresser. 

Quelques centaines d'actifs seulement pour Boko Haram

La direction militaire a également été délocalisée dans le nord-est et certains généraux jugés incompétents ont été remplacés. Sur le nombre des combattants de Boko Haram, estimés à 10.000, seuls quelques centaines sont encore actifs. Pour Heinrich Bergstresser, ce sont les dernières poches de résistance qui commettent encore des attentats. Et d'après ce dernier, il n'y a plus de composante stratégique ou d'idéologie à reconnaître dans les actes de Boko Haram, il s'agit plutôt de détruire.

Cette situation pourrait encore durer longtemps et le bilan du président Buhari reste donc mitigé. Non seulement dans la lutte contre la secte islamiste mais aussi dans la lutte contre la corruption. Un autre fléau que l'ancien général avait inscrit dans ses priorités.