Le gouvernement allemand avance sur l'intégration
25 mai 2016"Une loi qui fait date", "un changement de paradigme", "une césure décisive" - à la sortie du conseil des ministres, il s'agissait de rivaliser pour trouver la plus belle formule pour qualifier le nouveau texte sur l'intégration. Il faut dire que c'est la première fois que les autorités fédérales décident d'encadrer, par des mesures concrètes et inscrites dans la loi, l'insertion des étrangers en Allemagne.
Encourager et exiger
Ces modalités, elles suivent le principe "encourager et exiger". Celui qui se donne du mal pour apprendre la langue allemande par exemple sera soutenu par un accès plus facile au marché du travail. En revanche, celui qui rejette ou qui freine le processus d'intégration en paye les conséquences : diminution des indemnités et des chances de pouvoir rester durablement dans le pays.
Conservateurs et sociaux démocrates qui se partagent les ministères s'étaient déjà entendus le 13 avril dernier sur le projet de texte. Mais jusqu'au dernier moment, certains points ont été discutés, ajoutés, retirés. Hier par exemple, la ministre de la Famille a réussi à faire accepter le principe d'un contrôle des conditions de vie des femmes et des enfants dans les centres de réfugiés.
Une loi qui ne fait pas l'unanimité
Si du côté du gouvernement, la nouvelle loi est saluée, elle fait également l'objet de nombreuses critiques. Pour l'opposition, la réglementation n'œuvre en rien pour l'intégration et renforce les préjugés. De son côté, l'organisation Pro Asyl qui s'engage pour les droits des migrants dénonce une loi populiste qui alimente l'idée que les réfugiés ne veulent pas s'intégrer. Chemin démocratique oblige, c'est désormais aux députés de la Chambre basse du Parlement allemand de se prononcer sur la loi.