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Le G20: un compromis historique pour une crise exceptionnelle ?

Ph.Pognan2 avril 2009

Les dirigeants des 20 états industrialisés et émergents ont réussi à s’accorder sur les grandes lignes de mesures destinées à surmonter la plus grave crise économique et financière des dernières huit décennies.

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Le Premier Ministre britannique Gordon Brown, (à droite) avec le Président français Nicolas SarkozyImage : AP

La crise ne sera pas finie après ce sommet, mais ce G20 de Londres marquera peut être le début d’un nouvel ordre financier international reposant sur des bases plus solides, plus stables, plus transparentes. Le Premier ministre britannique Gordon Brown:

"Nous croyons que la croissance durable doit être partagée et que le commerce doit redevenir un moteur de croissance. Le vieux concensus de Washington est caduc. Aujourd’hui nous avons obtenu un nouveau concensus: celui d’engager ensemble une action globale pour surmonter les problèmes aux quels nous sommes confrontés. Ce que nous ferons est nécessaire pour restaurer la croissance et l’emploi, pour rétablir la confiance en notre système financier et pour éviter à tout jamais qu’une telle crise ne se reproduise. Ce ne sont pas des réparations rapides mais avec les six engagments pris ce jour nous pouvons abréger la récession et sauver des emplois ."

Les membres du G 20 -qui représentent à eux seuls quelque 80% du Produit intérieur brut mondial- , ont ainsi décidé de lutter contre l’évasion fiscale. Ainsi une liste des pays fiscalement non coopératifs sera publiée, ce qui pourrait signifier une fin prochaine des paradis fiscaux.

Il a aussi été décidé d’ augmenter de manière significative les moyens financiers du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale: en tout mille milliards de dollars supplémentaires. Le FMI verra notamment ses moyens triplés avec 500 milliards de dollars en sus.Une mesure qui devrait en première ligne profiter aux pays en développement particulièrement touchés par la crise et qui pourraient ainsi obtenir plus facilement de l’aide. Ces fonds seront constitués par de "l'argent nouveau" et par des droits de tirages spéciaux du FMI, a précisé le Premier mininstre britannique. Le Fonds va également pouvoir vendre de l'or pour financer son aide.

Gordon Brown und Angela Merkel bei G20 Gipfel in London
Le Premier Ministre britannique Gordon Brown, et la Chancelière allemande Angela MerkelImage : AP

250 milliards de dollars seront aussi consacrés à aider le financement du commerce pour relancer les échanges mondiaux.

De leur côté, les banques multilatérales de développement de type BERD ou Banque inter-américaine de développement ajouteront un total de 100 milliards de dollars.

Les fonds spéculatifs ne seront plus possibles sans des contrôles stricts et dans un cadre limité. Dans tous les pays, les bonus, primes et parachutes dorés versés aux banquiers et aux cadres dirigeants de sociétés seront supprimés ou soumis à des limitations en rapport aux performances de ces banques ou sociétés.

Cette mesure devrait éviter la prise de risques inconsidérés par les managers obnubilés par la chasse aux primes. Déjà, plusieurs pays ont limité ou supprimé les primes au sein des entreprises ayant recu des aides publiques.

De nouveaux paquets de relance au niveau national ne sont pas prévus. Contrairement à la demande des Etats-Unis , l’Allemagne et la France ont pu imposer leurs vues: on attendra d’abord de voir à quels résultats aboutiront dans quelques mois les mesures déjà décidées et en cours d’ application.

A l'issue de ce sommet, c'est un "nouvel ordre mondial" qui va émerger de la crise économique, a estimé M. Gordon Brown. Un "compromis historique pour une crise exceptionnelle“, c’est ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel a qualifié l'accord trouvé ce jeudi à Londres par le G20.

Dollars Goldmünzen
Dollars en orImage : AP

Malgré deux tentatives pour fixer ce moment historique, le photographe a abandonné sans pouvoir réaliser une photo du groupe des chefs d’Etat et de gouvernement des vingt principales puissances mondiales. La première fois, c'est le Premier ministre canadien Stephen Harper qui était hors cadre. La seconde fois, le président du Conseil italien Silvio Berlusconi s’était éclipsé.