Le coût élevé de la connexion internet en Afrique a de fâcheuses conséquences sur le développement économique et social des pays.
Merten Reglitz, professeur d’éthique mondiale à l’université de Birmingham en Angleterre, dans un entretien avec le site web d’informations Equal Times déclarait, je cite : « L’accès à Internet devrait être reconnu comme un droit humain dans la mesure où nous vivons à l’ère du numérique, et qu’un très grand nombre d’autres droits humains ne pourraient tout simplement plus être adéquatement réalisés sans accès à Internet », fin de citation. Le chercheur cite l’exemple de l’accès à la couverture sanitaire dans les pays en développement comme l’un de ces droits qui peuvent désormais être réalisés grâce à la technologie.
Mais l’accès à l’internet est tout aussi essentiel pour la croissance économique, l’éducation, la recherche, voire la participation à la vie politique. Cependant, malgré les mécanismes qui se mettent en place dans les différents pays et surtout le développement de câbles sous-marins à fibre optique, nombre de pays africains continuent de payer des tarifs parmi les plus élevés au monde notamment pour le Web mobile.
En Guinée équatoriale, il faut débourser 35 dollars, plus de 21 000f CFA pour obtenir un giga de données mobiles, selon les chiffres de l’Alliance pour un Internet abordable. Pourtant, le pays est relié à trois câbles sous-marins à fibre optique.
Parmi les autres pays où le coût de l’internet est le plus onéreux, on retrouve São Tomé et Principe, le Botswana, la Namibie, la RDC, le Tchad ou encore le Togo où les tarifs sont supérieurs à 10 dollars, c'est à dire au-delà de 6000f CFA. Mais avant ceux-ci viennent la Lybie avec un giga de données mobiles coûtant 11,4 dollars, puis la Centrafrique où un giga représente 24,4 % du revenu mensuel.
La Centrafrique justement où les utilisateurs de téléphones doivent désormais payer 7 % de plus sur leurs communications et leurs données mobiles. Une hausse liée à la nouvelle taxation inscrite dans la loi des finances 2023.
Mais cette mesure fait grincer des dents dans un pays qui court toujours derrière sa stabilité économique.
Pour Rosmond Zokoué, président de l'association des blogueurs de la Centrafrique, la situation qui prévaut dans le pays est déplorable. «Aujourd’hui, le SMIG en République Centrafricaine est de 29000f CFA, on imagine une personne qui gagne 29000f par exemple comme salaire mensuel brut et qui doit à la fois payer le loyer, l’électricité, l’eau potable, payer sa santé, le transport…et qu’on lui enlève 7% sur les frais directs de sa communication, ce n’est pas du tout normal…. », regrette Rosmond Zokoué.
(Pour écouter la réaction de Rosmond Zokoué et aussi celle de Fridolin Ngoulou qui a initié un mouvement de boycott, cliquez sur l’image)
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Le combat des consommateurs centrafricains contre la hausse des tarifs de l’Internet mobile n'est pas différent de celui des Ivoiriens.
En Côte d’Ivoire trois opérateurs se partagent le secteur de la téléphonie mobile. Mais depuis le 6 avril 2023, une crise les oppose à leurs abonnés. Ces derniers ont découvert l'augmentation des prix d'internet des trois opérateurs que sont Orange, Moov et MTN.
Pour comprendre comment les ivoiriens ont manifesté leur colère et combien coûte l’internet en Côte d’Ivoire, cliquez sur l’image pour suivre le reportage de Julien Adayé notre correspondant à Abidjan.