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Le 2 octobre, le monde célèbre la non-violence

2 octobre 2024

Cette date coïncide avec la date de naissance du Mahatma Gandhi. La DW s'intéresse aux impacts psychologiques qu’ont les conflits armés sur les jeunes enfants.

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Enfants des rues de la RD Congo Kinshasa (photo d'illustration)
Les Nations Unies précise que cette journée est l’occasion de diffuser des messages de non-violence par des actions d’éducation et de sensibilisation (photo d'illustration)Image : EDUARDO SOTERAS/AFP

Gilles Aizan est doctorant à l’université de Paris et il précise que peu importe qu’elle soit physique ou verbale, la violence a un impact considérable sur les enfants, surtout sur les plus jeunes.

" Les violences qui s’installent de façon insidieuse, détruisent beaucoup l’enfant " (Gilles Aizan)

"Les violences qui laissent des séquelles sont assez dévastatrices. Mais, celles qui s’installent de façon insidieuse, qui sont émotionnelles et verbales, détruisent beaucoup l’enfant et l’affectent dans la structuration de sa personnalité et dans son développement", précise le chercheur.

"Tout ce qui lui est transmis, tout ce qu’il reçoit dans l’environnement constitue une enveloppe psychique dans laquelle il se développe. Donc, quand il y a des événements contradictoires, comme des violences, qu'elles soient physiques, émotionnelles ou verbales, cela vient faire rupture avec la trajectoire du développement de l’enfant. Et ce sont ces ruptures qui marquent la difficulté et le traumatisme au niveau de l’enfant."

Les enfants au coeur des conflits armés 

Mais les traumatismes les pires vécus par les enfants sont ceux liés aux conflits. Les bombardements, les massacres de populations civiles, la perte de ses parents sont des tragédies qui inculquent aux jeunes enfants, beaucoup trop tôt, la conscience de la mort. Christelle Molima travaille à la faculté de droit de Lausanne, en Suisse, et elle travaille depuis 2016 sur un traumatisme plus particulier encore : celui subi par les enfants soldats en RDC :

"J’ai rencontré des enfants qui ont volontairement décidé de rejoindre les groupes armés et, à côté de ce type de profil, on a des enfants qu’on a forcés à rejoindre les groupes armés. Ce type d’enfants qui ont été forcés sont plus affectés parce qu’ils doivent essayer de vivre avec ce passé, ils doivent essayer de composer avec leur quotidien, ce qui est loin d’être facile."

Christelle Molima poursuit en insistant sur les multiples raisons qui peuvent pousser un enfant à rejoindre les groupes armés:

"Les enfants qui rejoignent volontairement les groupes armés, c’est souvent pour diverses raisons. Cela peut être pour des raisons qu’eux-mêmes considèrent être patriotiques, cela peut être aussi pour des raisons de vengeance, ça peut être aussi parce qu’il y a un certain pouvoir que confère la tenue militaire ou l’arme."

Que faire pour prévenir l'impact de la violence chez les enfants ?

Pour Gilles Aizan, les enfants doivent être tenus le plus à l’écart des événements violents, mais c’est parfois impossible.

"Il faut que les adultes puissent veiller à ce que les enfants ne soient pas exposés aux mêmes évènements que les adultes et qu’ils ne soient pas impliqués dans des événements qui peuvent leur être douloureux. Et qu’on ne les associe pas à certaines choses, qu’on les préserve de ce qui pourrait marquer cette rupture au niveau de la pensée chez les enfants", préconise-t-il.

S’agissant des enfants qui vivent spécifiquement dansles zones de conflit, Christelle Molima préconise une mobilisation de l’ensemble des autorités locales afin d’assurer une prise en charge psychologique suffisante des traumatismes, mais aussi pour refreiner ce désir qu'ont certains enfants de rejoindre les groupes armés.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash