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L'armée turque à la dérive

1 août 2011

Démission des quatre plus hauts gradés de l’armée en Turquie. Le chef d'état-major et les commandants des forces terrestres, aériennes et maritimes ont jeté l’éponge pour protester contre la détention de 250 officiers.

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Les animosités ont toujours été vives entre armée et gouvernementImage : AP

« Harakiri à Ankara », titre die Welt. La démission des commandants de l'armée est un événement décisif pour l'histoire de la Turquie, écrit le journal. Jusqu'à il y a quelques années, les leaders militaires définissaient la marge d'action politique de chaque gouvernement – celui qui n'obéissait pas était chassé par la force. L'islam politique et l'armée laïque ont toujours été des ennemis jurés. Pour briser le pouvoir de l'armée, l'actuel parti au pouvoir, l'AKP du Premier ministre Erdogan, a dû miner la popularité des généraux. Principalement avec une vague d'arrestations de hauts responsables militaires à qui l'on a reproché des complots contre le pouvoir, des assassinats et des actes de torture.

Türkei Militärchef Isik Kosaner tritt zurück
Le chef de l'état-major des armées, le général Isik Kosaner a présenté sa démmission vendrediImage : picture alliance/dpa

Des médias proches du gouvernement ont aussi contribué à présenter l'armée comme une sorte d'organisation criminelle. Avec succès : pour protester contre les procès des officiers, les commandants n'avaient plus d'autre solution que de démissionner.

Pour la Süddeutsche Zeitung, les rapports entre armée et pouvoir en Turquie sont sur le point de devenir plus « normaux », ou du moins comme ils devraient l'être dans une démocratie. La place de l'armée est dans les casernes et, même là-bas, elle reste sous le contrôle du parlement et du gouvernement. C'est la politique qui définit les tâches des militaires et non l'inverse. L'armée ne peut se substituer ni au gouvernement ni à l'opposition.

Syrien eingestellt 01.08.2011
Seules des photos et vidéos amateurs illustrent les violences de HamaImage : picture-alliance/abaca

La Frankfurter Allegemeine Zeitung revient sur les événements en Syrie : dimanche de nouvelles violences ont notamment coûté la vie à plus de 100 personnes à Hama. Le journal souligne que la ville de Hama fait à nouveau les gros titres, près de 30 ans après le massacre de 20.000 personnes par l'armée syrienne. Selon l'opposition, les troupes du président Bachar al-Assad ont à nouveau fait preuve d'une extrême brutalité dans la ville. Aujourd'hui commence le mois de jeûne du ramadan et le régime de Damas ne reculera devant rien, pas même attaquer des mosquées, si cela lui permet de rester en place.

Le régime syrien espère que le nombre de morts à Hama servira d'exemple dissuasif, affirme la Tageszeitung. Le fait que cette offensive de l'armée ait eu lieu à la veille du ramadan n'est pas un hasard. Car pendant le ramadan, c'est tous les jours vendredi. Et des manifestations quotidiennes pourraient sérieusement ébranler le pouvoir en place. Les citoyens qui descendent dans les rues de la Syrie font preuve d'un courage et d'une détermination immenses. Il est grand temps de les soutenir.

Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Sébastien Martineau